Phil Anselmo adopte-t-il vraiment la bonne attitude en s'éparpillant autant ? Si Down est une vraie réussite, si Pantera n'a plus rien à prouver, si sa participation à Necrophagia était bien sympathique, Viking Crown tenait plutôt lieu de fumisterie voire de private joke et ce Superjoint Ritual n'a pas forcément convaincu tout le monde. Moi en premier. Je vais même être franc avec vous : je n'ai jamais pu blairer Phil Anselmo. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais absolument rien, c'est physique. Je m'efforcerai pourtant d'être objectif et d'éluder mes opinions personnelles. Il est vrai qu'aux premières écoutes, ce mélange de thrash, de métal et de hardcore direct est assez intéressant. Ca dépote souvent de bien belle manière et les pogos (ça se dit pogui au pluriel ?) seront de toute évidence frénétiques. Pourtant, ce disque m'a fait l'effet d'un pétard mouillé. Alors que ça démarre vraiment de façon efficace, la qualité des compos a tendance à faiblir en arrivant vers la fin, comme si l'inspiration n'avait pas suffit à composer un disque d'une durée respectable. Alors que la voix de Anselmo est vraiment adaptée à des titres sauvages et entraînants ("The sickness", "Waiting for the turning point", "Permanentely", "Personal insult", "Deaththreat", "The horror"), sur les titres plus lents il donne l'impression de brailler dans le vide et on a souvent la sensation d'avoir affaire à un Down du pauvre ("Never to sit or stand again", "The knife rises", "Absorbed"). Seul l'angoissant "The destruction of a person" tire véritablement son épingle du jeu dans l'exercice de la lenteur. Ce disque, vraiment loin d'être mauvais, est malheureusement très vite lassant car aucun riff ne semble inédit, les rythmiques sont presque toujours les mêmes et la véritable utilité d'un successeur à "Use once and destroy" n'est pas avérée. Les titres sont courts et l'esprit "live" dans lequel ils ont été enregistrés peut satisfaire pas mal de monde. Pourtant ce disque a un défaut énorme : on n'accroche pas vraiment et on ne sait pas forcément pourquoi. L'impression d'avoir entre ses mains un disque fait à la va-vite est récurrente et malgré la grosse dose de fun et de vraie/fausse spontanéité qui s'en dégage, on a décidemment du mal à y croire. Garder "Use once and destroy" comme une oeuvre isolée et recommencer quelque chose de neuf aurait été bien plus utile que de sortir une résucée sans grand supplément d'âme. Les questions à se poser sont donc les suivantes :
Ce disque mérite-t-il qu'on dépense 15 euros pour son acquisition ? Réponse : Non, pas forcément. - Ce disque est-il un bon disque ? Réponse : Oui, en partie. - Ce disque est-il une vraie réussite ? Réponse : Non, loin de là. - Peut-on trouver mieux ailleurs ? Réponse : Oui, certainement. http://www.superjointritual.com


Rédigé par : Loufi | 12,5/20 | Nb de lectures : 10003