SUPERBIA, un nom de groupe qui sonne comme le titre d’un film de Dario Argento. SUPERBIA est un groupe rital qui se définit comme « Deathcore progressif ». Chouettos me dis-je, un mix entre Suicide Silence et Between The Buried And Me, ça va être bonnard ça ! Bon je vous arrête tout de suite, ce ne sera pas ça du tout. OK pour l’élément « prog », encore que, par contre le deathcore je le cherche toujours après une bonne vingtaine d’écoutes. On rentre directement dans le vif du sujet avec un démarrage à base de « Regarde comment je peux jouer 45 notes à la seconde » et « Ecoute ces roulements de toms à t’en faire tomber les bras. » Bon après ça se gâte et ça vire en riffs heavy à l’ancienne, cavalcade maidenienne à l’appui…

La plupart des morceaux sont techniquement irréprochables, les gars savent jouer et composer des titres à tiroirs sans être gratuitement relous et en conservant un côté immédiat et direct. Seulement le problème est que soit : ce n’est pas assez prog. Du coup on reste frustré devant certaines pistes lancées mais inexploitées, soit c’est trop prog et on paume tout le côté incisif et « In Your Face » des morceaux, voulu par le groupe. On sent la volonté d’aller titiller le progeux à lunettes et le mathcoreux mais sans perdre de vue le deatheux bas du front ni le vieux fan de Metallica tout en surveillant les coreux et les fans de Maiden du coin de l’oeil. Trop d’influences tuent les influences ai-je envie de dire. Pour encore en rajouter une couche, le groupe balance « Embracing The Evil », un titre aux forts relents grind, « Gruîîîk » et « Grouuuu Grouuuuu » à l’appui. Une bien belle masse de tout et n’importe quoi en somme. L’avantage c’est qu’on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber dans le plan suivant. Parfois c’est un solo à l’ancienne, parfois un break, d’autres fois un solo de basse ou encore une petite moshpart ou un break de blast. Ça donne une impression de Forrest Gump Metal, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. L’inconvénient c’est que on a beaucoup de mal à entrer dans les morceaux et à trouver une cohérence stylistique là-dedans. Certains adorent ça, d’autres moins. Perso, ça me gave un peu, j’aime bien trouver un vrai fil rouge là-dedans.

Niveau technique c’est plus que correct, je l’ai dit, mais malgré ça, on note de gros défauts. Le chant d’ailleurs. Bien faiblard par moments. Pas assez hargneux ni profond, on a l’impression que le gars force toujours pour au final sortir une voix plus que banale et molle. Une difficulté à écrire et placer des lignes de chant accrocheuses sur la musique. Y’a des variations, certes, mais le vocaliste n’excelle dans aucun des styles enmployés si ce n’est dans les bree bree grindisant. C’est là que ça passe le mieux. Maintenant du gruik sur des instrus à la Maiden c’est moyen moyen. Voilà encore un groupe avec sur le papier un gros potentiel, mais sur galette, ça ne marche pas vraiment. SUPERBIA possède des musiciens doués mais qui ne devraient pas jouer ensemble. En s’obstinant à faire jouer des gars qui ne sont pas faits pour jouer ensemble, on file droit vers la D2. Et ça, c’est pas cool.




Rédigé par : Seb On Fire | 10/20 | Nb de lectures : 12840