Nachtmahr
Nachtmar n’est pas un petit jeune qui débarque puisqu’il est habitué à l’exercice de style du Split-cd et de la démo. La copie du jour et partagé avec Sun of The Sleepless qui se taille la plus grosse part (dont je vous parlerai après) puisque Nachtmahr ne nous propose que trois titres : « I », « II » et je vous le donne en mille « III ». Fier défenseur du black métal du début des années 90’s se groupe allemand à l’inspiration norvégienne défend avec force et conviction sa vision d’un black à l’ancienne, et pour peu qu’on s’y attarde plus d’une minute, pas si primaire que ça. Certes, la notion d’originalité n’est pas l’intérêt de la chose, il faut plutôt parler d’hommage ou de respect des traditions. A la fois agressives (forcément) et mélodiques les guitares misent tout sur l’aspect répétitifs des riffs, que ce soit sur le mode mid tempo parfaitement adéquat pour transmettre les ambiances malsaines ou sur des passages plus speedés nettement représentatifs de la hargne du combo. Pour boucler la boucle, le groupe nous balance également un passage acoustique pas piqué des hannetons au détour du premier titre. Voilà, trois petits titres et puis s’en va, Nachtmar ne fait pas dans l’exceptionnel mais se contente juste de l’essentiel pour survivre dans le monde diabolique du true black métal. 12/20

Sun Of The Sleepless
Je sais, Sun of The Sleepless est en première position sur le cd mais si je vous en avais parlé avant, vous n’auriez pas lu le résumé sur Nachtmahr. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce groupe est le projet d’un des génial concepteur d’Empyrium :Ulf Theodor Schwadorf. Alors forcément on écoute la chose avec une oreille attentive en étant certain d’y trouver des choses intéressantes.
Grand amateur d’expérimentations le musicien touche à tout s’est mis en tête avec Sun of the sleepless de mélanger ce qui fît la force du black ancestral (la noirceur) à des éléments modernes pour un résultat à la hauteur de nos espérances. Dès le premier titre la messe est dite ; on retrouve ces riffs à la fois mélodiques et sombres, associés à des samples bienvenus sur les lesquels repose une voix trafiquée à l’extrême mais qui se pose comme le parfait vecteur des sentiments les plus sombres du monsieur. Ne tombant jamais dans l’agressivité à outrance, les morceaux évoluent sur un mid tempo ensorceleur accentué par l’aspect répétitif de certains riffs, tant est si bien qu’un titre comme « romanze zur nacht » ne se retrouve pas si éloigné que ça du Katatonia de « brave murder day ». Ne résistant à l’envie de se faire plaisir, deux compos de groupes majeurs du black norvégien sont passées au travers du filtre Sun of the sleepless. Tout d’abord "Dunkelheit" de Burzum qui se révèle fidèle à l’original et entêtante au possible tout au long de ces sept minutes. Ensuite Ulf s’attaque à Dark throne et à "Tausend Kalte Winter" dans une version transfigurée qui, même si elle méconnaissable, garde l’ambiance maladive et l’intensité de la version originale. En noyant les mélodies au milieu de samples et d’une boite à rythme programmée, Sun of the sleepless s’est complètement reapproprié ce morceau. Aussi bien sur ce titre que sur la reprise de Dark Throne l’utilisation des samples et des boucles electros me fait fortement penser à Ulver de « perdition city » ce qui se vérifiera encore par la suite. Signalons également que lorsque l’homme ne reprend pas des classiques il s’inspire aussi des plus grands en balançant des scratch rap (cf arcturus et l’album disguised masters) sur un titre totalement planant « neunter november ». Mais le visage le plus posé et le plus désabusé de Sun of the sleepless s’offre à nous sur un final somptueux profondément dark, laissant la part belle au désespoir et à la mélancolie.

Alors forcément après ça Nachtmahr paraît bien fade, et sans vouloir être méchant on aurait largement préféré quelques morceaux en plus de Sun of the Sleepless qui à une vison bien a lui du true dark métal que je vous encourage à partager.
15.5/20


Rédigé par : Dark tranquilou | 12/20 et 15.5 | Nb de lectures : 9635