Ce qu’on peut déjà dire de ce groupe grec, c’est qu’il ne manque pas d’humour : un premier titre intitulé “ Thank you ”, vacarme d’une interminable durée —14 minutes ! En effet, il faut du mérite pour se coltiner une intro pareille ! Il peuvent nous remercier !…
Ce qui est plus inquiétant, c’est qu’une fois passé ce premier obstacle, la suite n’est pas plus supportable. Sun Of Nothing paraît intéressé à repousser l’extrémisme musical vers de nouvelles limites. Un seul mot pour résumer sa musique ? Pénible. Le chanteur est complètement irrécupérable. Ses vocalises écorchent les tympans et incarnent tout simplement la négation de l’art du chant. La production et la structure des compositions représentent ce qu’on peut faire de plus sommaire de nos jours. Seul, le travail des guitares est un des rares éléments à sortir la tête de ce naufrage musical délibéré. Je dois préciser que ce sont plutôt les quelques influences black et sludge qui réussissent à cultiver en moi un certain éveil. De façon bien trop sporadique, un riff vient, çà et là, jouer le rôle de repère dans cette bouillie noisy.
Je n’ai rien contre le fait d’appréhender la musique sous cet aspect. Quand David Lynch me manipule dans les dédales de ses scénarios, j’en redemande. Mais Sun Of Nothing n’est pas le David Lynch de la musique extrême. Quelques fans de black ou de noise expérimental y trouverons leur compte. Personnellement, je trouve qu’il y a bien d’autres choses à découvrir. La vie est trop courte pour perdre une heure à supporter ce genre de délire.


Rédigé par : Napalmus | 05/20 | Nb de lectures : 8070