Non, Sunterra n'est pas une alliance entre des pastilles pour lave-vaisselle et un détergent pour sols antiques. Vous ne trouverez pas d'assiettes sales pas plus que la présence du mythique Solcarlus ici. Les publivores en seront pour leurs frais. En fait ce patronyme représente l'union entre le feu et la terre. Y a de quoi être déçu.
Si le groupe s'est formé il y a plus de 10 ans, ce n'est que le troisième album qui est présenté ici et l'on peut dire que ces autrichiens n'ont pas toujours su quelle direction musicale emprunter, la biographie sur leur site étant particulièrement confuse. Il semblerait qu'ils aient pratiqué du rock psychédélique à leurs débuts avant de changer de personnel en 2000. Il s'en est suivi deux albums "In diebus illis" et "Lost time" dont Sheb s'est fait un plaisir non dissimulé de vous parler en 2002.
Je suis d'ailleurs forcé d'être moins indulgent que mon confrère car, si Sunterra propose quelques bonnes idées, ce disque ne figurera pas aux annales du goth-métal. Des vocaux féminins mignons sans plus s'allient avec des grognements forcés et véritablement mauvais qui feraient passer Felix de Crematory pour Placido Domingo. C'est d'ailleurs de Crematory que ces autrichiens se rapprochent le plus, le talent de composition en moins. Les parties de synthés ou de flûte sont souvent mal accordées avec la rythmique et les guitares complètement asthmatiques rendent cet opus vraiment trop léger. Tout ce qui pouvait s'apparenter à du death sur le premier disque a complètement disparu et "Graceful tunes" est au final un album aussi mou que l'affreux pudding que me servait ma grand-mère. Heureusement qu'il subsiste quelques refrains sympas comme sur "The spirit of light" ou "Hidden" pour faire surnager un peu cette réalisation. Les membres de Sunterra ont visiblement oublié qu'ils étaient un groupe de métal et n'ont réussi à nous proposer qu'un disque anémié, prévisible, mal foutu et qui manque cruellement de personnalité. A oublier.


Rédigé par : Loufi | 06/20 | Nb de lectures : 11085