L’éternel outsider qu’est Suidakra (du moins en France) reste toujours aussi déterminé a se faire un nom. Avec sept albums sous le bras, il serait temps qu’une certaine reconnaissance arrive de ce côté ci du Rhin. Noyé dans la masse des groupes de death mélodique au début des années 2000 le groupe a tenu bon et a résisté à l’écrémage qui a sévi depuis dans le style. D’albums en albums en passant par un changement de label, la personnalité du groupe s’est affirmée pour arriver aujourd’hui à un bon compromis entre death mélodique, influences heavy et éléments folks.
Avant tout axée sur la mélodie et l’énergie, la musique de Suidakra offre une bonne alternative à ceux qui ont lâché In Flames depuis leurs deux derniers albums. En Effet, le thrash death dynamique que l’on retrouve sur plusieurs titres associé à des éléments folkloriques tels que la cornemuse « Haughs Of Cromdaleity » peut parfois rappeler les bons moments que l’on trouvait sur « The Jester Race » : à savoir quant la mélodie à la scandinave fricote avec l’énergie brute du death. Aujourd’hui Suidakra n’est pas à considérer comme un clone des suédois mais comme un groupe qui a su digérer ces influences métal tout en gardant le goût du folklore. Cela se ressent d’ailleurs énormément sur les titres acoustiques « A Runic Rhyme » et « Gathered In Fear » qui possède un feeling folk très prononcé. Les morceaux mid tempo sont d’ailleurs ceux sur lesquels le mélange folk/métal opère le mieux.
Toutefois Suidakra reste avec cet album un groupe de son temps, il est donc normal (obligatoire) de retrouver sur les titres une alternance de chant clair et de chant hargneux, avec de temps en temps un léger bémol au niveau de l’interprétation. A ce niveau on pourrait d’ailleurs plus parler de chant ultra rauque que de chant véritablement death, ce qui contribue à apporter un petit côté roots pas déplaisant. Coté roots également très marqué par la production assez brute qui se veut sans fioritures allant directement à l’essentiel sans pour autant nuire à l’impact des morceaux les plus directs : « Second Skin ».Les synthés pour leur part ne se font nullement remarquer, restant discrets dans leur interprétation.
Sans être novateur Suidakra se défend bien et garde malgré sept album une énergie et une envie d’en découdre intactes. Command To Charge à de quoi séduire pas mal de monde, aussi bien les « conservateurs » qui n’apprécient pas le côté néo des nouveaux In Flames et les novices adeptes de heavy traditionnel qui recherchent des sensations plus extrêmes. Afin de récompenser ses fans de la première heure l’album sort également en édition limitée avec 2 pistes room live et un titre bonus sur lequel chante une demoiselle qui s’est fixé pour but de faire de vous le roi de la piste si vous voulez danser, je n’en dis pas plus.



Rédigé par : Dark Tranquilou | 14/20 | Nb de lectures : 11844