Si les anglais ont fréquemment été les initiateurs de nouveaux mouvements musicaux comme le heavy métal ou le grind, il faut bien avouer qu'ils n'ont pas été impliqués du tout dans l'émergence du thrash métal dans les années 80. Pire encore ; nos rosbifs se sont même fait voler la place de leader du mouvement européen par les allemands, les rares groupes anglais exerçant dans ce domaine (Xentrix, Acid Reign et cie) n'étant que des seconds couteaux.
C'est donc avec surprise que j'ai découvert ce premier album des anglais SUICIDE WATCH qui s'évertuent à proposer un thrash métal fidèle en tout point à ce qui se faisait à la fin des années 80. "Global Warning" se compose de 13 titres thrash reposant sur l'alternance de breaks, de riffs entraînants, de moshparts, de refrains chantés en chœurs etc. On pense rapidement à "Oppressing the Masses" de VIO-LENCE ou encore aux derniers NUCLEAR ASSAULT, la comparaison était d'autant plus facile que le son est quasiment le même, froid et sec, digne de celui du début des années 90. Suicide Watch se vante même d'avoir utilisé les anciennes techniques analogiques pour enregistrer ce disque et non les logiciels à la pro-tools ou autres innovations récentes. Le résultat sonne bien, mais terriblement daté avec un manque de puissance certain.
Qu'est ce qui a bien pu pousser des ex-membres de Stampin' Ground à rejeter leur metalcore, pourtant très à la mode, pour accoucher d'une sorte d'hommage au thrash des 80s ?
En cherchant bien, on découvre que le bassiste de Suicide Watch (et ex-Stampin' Ground), n'est autre que le label manager de Blackfish Records, le label qui avait sorti un "tribute to thrash" l'année passée. Pour ceux qui n’ont pas tout suivi, rappelons que ce tribute-album proposait des reprises de nombreux classiques thrash interprétées par de groupes hardcore (dont les frenchies Inside Conflict) avec une pochette réalisée par Ed Repka, (l'auteur des célèbres pochettes de Megadeth ou Nuclear Assault). La pochette de ‘Global Warning’ a également été réalisée par Ed Repka, on comprend finalement simplement que les gars de Suicide Watch sont dans une espèce de régression nostalgique, se remémorant leur 15 ans avec l’envie de se prouver qu’eux aussi, ils peuvent proposer un album de thrash digne de ce nom. Je doute que beaucoup de gens s’intéressent à leur démarche sincère mais rétrograde.


Rédigé par : VsGreg | 12/20 | Nb de lectures : 10852