Après plusieurs années de fidélité auprès de No Colours, SUICIDAL WINDS a rejoint pour son troisième album (en 12 ans, hum) Agonia Records qui rallie ainsi à sa cause un nouveau groupe de black teinté de thrash, après la sortie récente du dernier opus d’UNPURE.
Inutile de tourner autour du pot, ce « Wrath of God » tue. Tous les composants essentiels à une musique black/thrash sont présents, on a droit à un chant agressif (mais quelconque, comme bien –trop ?- souvent à vrai dire), un batteur déchainé, des riffs de guitare qui feraient headbanguer un mort dans son cercueil et une production convenable (la basse est bien souvent étouffée dans ce torrent de riffs meurtriers, même si elle prend sur certains passages des allures de star et relègue au rang d’accompagnateurs ses confrères, comme au beau milieu de « Evils Eternal Power » ). La quasi-totalité des morceaux ont un tempo rapide, un seul se détache de la masse à vrai dire « The Road to Hell » (le morceau phare de l’album à mon avis), même s’il est conclu par une envolée magistrale de guitares dont la vélocité n’est pas à remettre en cause. Le reste des morceaux (11 au total pour 33 minutes et des poussières) démarrent tous pied au plancher et ne baissent de régime qu’à de rares moments. Les breaks, malheuresement rares, sont bien appréciables comme sur « Wrath of God » où son arrivée à point nommé apaise l’auditeur, avec une prédominance de la basse. Cela dit, une fois n’est pas coutume, et parce que la perfection n’existe pas (philosophie du dimanche, quand tu nous tiens), « Wrath of God » possède quelques faiblesses. Premier défaut, que l’on retrouve partout en fait: les morceaux « en dessous » (pour reprendre des termes footballistiques) des autres. L’album est très bon en lui-même, majoritairement, la qualité prime sur la plupart des passages, j’en veux pour preuve « In Death’s Domain », « Obsessed by Blood » ou encore « Serpent Lord of the Apocalypse ». D’autres titres par contre renforcent une impression de « déjà entendu » au sein même de l’album, comme ce « Devil’s Heir », qui est très bon, mais qui reprend ça et là des passages joués sur « Serpent Lord of the Apocalypse ». « The Lord » à son tour, sans être mauvais, prend un air de déjà vu. On regrettera aussi le manque de soli, tant ceux-ci sont magistralement bien exécutés, notamment sur « Burn and Die », dont le solo prend des allures incontrôlables avant la dissipation de celui-ci par une batterie survoltée.
Enfin, tout cela n’est que chipoterie, SUICIDAL WINDS ayant effectué un travail bien plus que correct qui ravira les amateurs de black/thrash. Une valeur sûre.


Rédigé par : Belial | 16/20 | Nb de lectures : 9652