Après l’annonce fracassante de la reformation des mythiques SUFFOCATION en 2002, on savait déjà que le disque à venir serait, sans nul doute, très attendu des labels comme des fans. Et, deux ans après le retour du groupe culte new-yorkais, voici le fameux « Souls to deny » et son artwork qui ressemble à s’y méprendre à celui du dernier DISMEMBER (pas inspiré le Dan Seagrave ?). Inutile de vous dire que cette galette était probablement la plus attendue de ces dernières années. L’occasion unique pour ces instigateurs du brutal death US de remettre les pendules à l’heure et d’envoyer au tapis tous les ersatz, plus ou moins talentueux, que les labels nous ont infligés au cours de ces dernières années. Alors que l’album ne sera officiellement disponible qu’à partir du 17 mai en Europe, on peut d’ors et déjà le trouver dans la plupart des magasins de disques et mettre ainsi fin à cette attente interminable.
« Souls to deny » ne déroge pas à la règle qui veut que chaque album de SUFFOCATION nécessite un bon nombre d’écoutes afin d’appréhender au mieux le style si technique et virulent de leurs compos. Etrangement, l’assimilation de « Souls to deny » se fait plutôt facilement et, même si le groupe n’a rien perdu de sa puissante maîtrise du brutal death, l’album semble presque accessible. La raison découle sans doute de la surexposition brutale que nous avons subie depuis quelques années. SUFFOCATION ne sont plus ce qui se fait de plus ultime en la matière, d’autres sont arrivés depuis et ont habitué nos oreilles à des rythmes chaque fois plus intenses, des niveaux techniques chaque fois plus élevés, des approches du style chaque fois plus extrêmes. Nous sommes même devenus blasés par toute cette horde de combos dévastateurs qui convoitaient le trône que SUFFOCATION avait laissé vaquant depuis 1998. De ce fait, « Souls to deny » n’égale à aucun moment l’impact qu’un disque comme « Effigy of the forgotten » a pu avoir sur la scène death métal. Il est évident que je suis comme tous les fans : heureux de retrouver les growls de Frank Mullen, les riffs en palm muttings de Terrance Hobbs parfaitement secondé par Guy Marchais (INTERNAL BLEEDING, PYREXIA) et surtout les roulements et les accélérations incroyables de Mike Smith. J’allais oublier au passage Derek Boyer (DECREPIT BIRTH, DEEDS OF FLESH et j’en passe) à la basse qu’on entend, hélas, pas suffisamment à mon goût.
Mais tout ce talent déployé ne suffit pas à faire de « Souls to deny » le grand album de brutal death que nous étions en droit d’attendre. Il va sans dire que si de parfaits inconnus pondaient une œuvre pareille nous serions tous admiratifs de cette réussite. Dans le cas de SUFFOCATION, ce cd manque d’audace et ressemble presque à une auto-parodie. Je vois plus en cet album une sorte de remise à niveau opérée par le groupe, pour répondre à une demande, tout en tâtant un terrain qui ne leur est plus familier. Les membres de SUFFO l’avouent eux même à demi-mots lors de certaines interviews.
J’aurais vraiment aimé que « Souls to deny » soit dans la sélection de VS mais, si le disque est bon, il reste tout de même un peu léger par rapport à ce à quoi le groupe nous avait habitués dans le passé. Il va sans dire que je fonde désormais tous mes espoirs sur le prochain SUFFOCATION.
Pour l’heure, ne boudons pas notre plaisir et savourons sans arrière pensée « Souls to deny ». ça sera toujours ça de pris…



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10699