Le death-metal américain est en forme en ce début d’année avec ses vétérans, après le retour réussi de Incantation, et en attendant le nouveau Immolation, voilà que Suffocation (désolé pour la rime, ils ont tous la même fin) qui fête son 25ème anniversaire en cette année du serpent, revient aux affaires avec certainement leur meilleur album depuis la trilogie infernale « Effigy of the forgotten » - « Breeding the spawn » - « Pierced from within ».

Signé chez Nuclear blast depuis leur précédent opus "Blood Oath" , le quintet revient plus en forme que jamais, avec un nouveau line-up, puisque c’est le tentaculaire, monstrueux, génial, incroyable … (choisissez le superlatif que vous préférez) Dave Culross (Malevolent Creation …) qui est derrière les fûts sur ce nouvel opus, et qui fait son retour après avoir joué sur l’EP « Despise the sun ».

Celui-ci apporte une puissance, un jeu au pied et une vitesse rarement atteinte par le groupe, il a réussi à s’approprier le style du groupe tout en gardant sa patte reconnaissable immédiatement, du coup il est le remplaçant idéal et rêvé de Mike Smith, qui semble avoir quitté le groupe pour de bon ce coup-ci. Je ne vous cache pas que j’adore le boulot que Culross a effectué avec Malevolent Creation, et sans vouloir renier celui qui au début du groupe s’est autoproclamé « batteur le plus rapide du death metal » (même si Reno Killerich – ex- Panzerchrist - peut lui tenir la dragée haute), et qui a joué de manière énorme sur les albums précédents, je trouvais que celui-ci avait tendance à ralentir depuis quelques années à privilégier la technique à outrance et en oubliant l’essentiel : le groove, et le jeu plus direct et simple, chose qui est corrigée désormais.

La pochette signée Raymond Swanland est absolument sublime (sûrement une des plus belles de l’année), d’ailleurs Blind ne s’y est pas trompé en la prenant comme avatar. La production est identique, puissante et ronronnante, et où tous les instruments sont parfaitement équilibrés, elle arrive à sonner moderne sans tomber dans de la batterie hyper-triggée et autres effets synthétiques.

Je dois bien avouer que depuis leur retour en 2004, aucune sortie ne m’avait véritablement emballé, entre « Blood oath » pas mal mais où le groupe joue en pilotage automatique et sans conviction, et « Souls to deny » qui m’a véritablement ennuyé, je n’attendais plus de disque marquant de leur part, et cette conviction est aujourd’hui balayée.

Concernant le track-listing de l’album :

"Cycles of suffering", d'entrée on voit la teneur du disque, du rapide, du puissant et du brutal. Culross impressionne dès le début de par sa vitesse incroyable et les gratteux ne sont pas en reste et directement on a droit à un des meilleurs morceaux de ce nouvel album.

"Purgatorial Punishment", on commence sur de la double, des cassures de rythme typiques du groupe. Morceau assez lent, à l'ambiance pesante et lourde, bref du Suffocation typique pour ces rythmiques et sa lourdeur. Mention spéciale au solo magnifique de chacun des deux comparses, avec un travail de double là-aussi énorme de Dave Culross, on en a mal pour lui quasiment. Titre court et excellent.

"Eminent wrath" un solo ravageur d'entrée avec là encore du morceau ultra-rapide, tout en double et en blast. Un titre typique au groupe, accrocheur, hyper bien foutu, un des "hits" qui va cartonner en live

"As grace descends" autre morceau tout en blast, et ce qui m'a fait réagir est ce riff de début qui ressemble étrangement à celui de "Bats in the berfly" d’Overkill, titre excellent avec une partie tout en mid-tempo avec un magnifique solo très mélodique de Terence Hobbs, avant de repartir sur des parties hyper brutales juste après, 3 minutes ultra-radicales. C'est aussi le premier single de l'album.

"Sullen days", morceau qui commence avec une intro hyper calme (et qui finit de la même manière), morceau très lent avec énormément de paroles, typique du groupe également, bon titre mais sans surprise, agrémenté de quelques accélérations.

"Pinnacle of bedlam" le morceau-titre de l'album est lui aussi tout en vitesse et en puissance, les riffs s'enchainent à une vitesse impressionnante, et les 2 solos enchaînés hyper mélodiques sont magnifiques, ils sont parmi les meilleurs enregistrés par le groupe, sur un rythme assez lent. On repart sur une partie rapide mais néanmoins plus calme qu'au début avec un Frank Mullen qui enchaîne les paroles sans reprendre son souffle et qui est proprement impressionnant.

"My demise", là encore on a droit à du blast direct et de l'ultra rapide, ça blaste à tout va, de la double, Mullen enchaînant les paroles et la paire de duellistes enchainant les riffs, ce titre est un des meilleurs, à la fois rapide, lent et agrémenté d'un soupçon de mélodie. Le titre qui montre toute l'étendue du niveau et du talent du groupe.

"Inversion" est le presque frère jumeau de Cycles of Suffering, il s'ouvre sur du blast ultra-rapide et direct, un rouleau compresseur épais et lourd tel un mur d'acier. Là aussi en live il va achever l'assistance, et ce solo hyper mélodique de Terence Hobbs qui fait un boulot encore incroyable au niveau de la mélodie.

"Rapture of revocation", bon titre mais malgré tout sans surprise, assez lent et agrémenté mené avec quelques accélérations dévastatrices, titre très technique là encore. Bon morceau qui sans être original et accrocheur à sa place sur le disque.

Pour terminer on retrouve « Beginning of sorrow » qui ouvrait Breeding the spawn, qui retrouve une seconde jeunesse 20 ans après, grâce à un meilleur bagage technique et surtout une production enfin à la hauteur (qui était le gros défaut de l’album originel de 1993) qui permet d’achever l’auditeur qui ressort heureux et lessivé de cette écoute.

Un album essentiel dans la discographie du groupe et qui fera date de par ses nombreuses variations, sa puissance, sa technicité, ses solos de malade, un Dave Culross tentaculaire, et un Frank Mullen qui a rarement si bien chanté, bref pour tous les fans du groupe, de death américain et de death metal tout simplement, il est indispensable de le posséder, et de par tous les points cités précédemment vous en aurez pour votre argent car il voudra l’écouter un paquet de fois pour bien tout vous mettre en tête et mémoriser chaque point précis.


Rédigé par : GabinEastwood | 16/20 | Nb de lectures : 15799