SUBZERO - Suffering of Man (Scarlet/Season Of Mist) - 09/06/2006 @ 09h30
Voilà peut-être le groupe le plus mésestimé de toutes les légendes du NYHC: il existe depuis 17 ans (né des cendres des mythiques BREAKDOWN et xUP FRONTx) mais je suis persuadé que si on faisait des sondages de popularité dans le milieu HC, il n'apparaitrait pas dans les résultats. Il faut dire qu'avec 1 seul véritable album, 1 EP et quelques démos à leur actif, les membres n'ont certainement pas tout fait pour acquérir une notoriété supérieure. On peut supposer qu'ils s'en foutent ceci dit, certains ayant tout de même participé à divers projets parfois plus médiatisés (SKARHEAD notamment).
Qu'en est-il de ce successeur à 'Happiness Without Peace' (sorti il y a déjà 10 ans) et à 'Necropolis: City Of The Damned', l'excellent EP qui les avait replacés sur la carte du HC, il y a de celà 3 ans ? Et bien, incroyable mais vrai, le groupe officie toujours dans ce bon vieux NYHC groovy qu'il a contribué à façonner depuis bientôt 2 décennies. Il faut croire que seuls les groupes appartenant à cette scène seront arrivés à rester fidèles à leur style de prédilection, résistants à toutes les modes (si on met les reformations douteuses de coté): AGNOSTIC FRONT, MADBALL, 25TALIFE, SOIA, voire BIOHAZARD...Et donc SUBZERO.
Persévérance et continuité se confondant parfois avec manque total d'inspiration, que peut-on pourtant attendre d'un disque de NYHC en 2006 composé par des dinosaures de la scène ?
Les amateurs de clichés HC vous répondraient: sincérité, intégrité, respect des traditions, authenticité. Cet album apporte heureusement bien plus. Oui, j'ai bien dit 'apporte', ce n'est pas toujours un paradoxe quand on parle de old-school. Employant la même recette mélangeant rythmes et énergie HC avec composantes 'métalliques' et 'chaotiques', le tout saupoudré d'ambiances sombres et volontairement malsaines, SUBZERO réussit à capter notre attention durant les 11 titres de l'album.
Tout reste résolument NYHC, cependant, mais aucun morceau ne tombe dans les clichés du genre, ni ne vire complètement 'new-school' voire metalcore: les structures ne suivent pas forcément le schéma classique accélération-break-moshpart-accélération, les singalongs sont ponctuels et non omniprésents, certaines ambiances chaotiques ont été sciemment introduites et on ne trouve pas ici de chant 'heavy' suraigu ou clair, mais toujours cette bonne vieille voix éraillée et énervée de Lu (un rescapé d'une leucémie, soit-dit en passant, excusez du peu, mais quel retour !).
Les breaks et moshparts sont tout de même dévastateurs, un juste retour des choses si on considère que les membres du groupes les ont presque inventés (BREAKDOWN portait bien son nom!): goutez-moi la seconde partie du morceau d'introduction 'The Underground' pour constater les dégâts qu'il y aura bientôt dans les pits lors de leurs passages !
Plus important que tout: le groupe a toujours possédé un son propre et immédiatement reconnaissable et cet album ne déroge pas à la règle, malgré un mixage résolument 'moderne'. C'est la marque des grands groupes, surement une des raisons de la longévité de certains par rapport à d'autres: une identité, une marque de fabrique.
Les paroles sont enragées, rentre-dedans et anticléricales, bref, sont NYHC: elles traitent d'intégrité, de fierté, de nécessité de penser par soi et pour soi...Rien de très original ici, mais pour écrire des textes pareils, on sent que les membres ont un vécu particulièrement riche.
Venons-en rapidement aux 'highlights' de cet album: le 1er morceau 'The Underground' défonce tout avec sa progression méticuleuse, 'Mans-Son' est étonnant avec son changement radical d'approche dans sa seconde moitié (NYHC rapide et classique, puis ambiances sludgy et glauques après un break de mammouth), 'Dirty Needles' sonne très V.O.D. de la bonne époque (période 96-98), du tout bon donc, 'Suicidal Crucifixion' possède un groove imparable, un hit des pits assuré, 'The Funeral' est tout en ambiances à la Isis et constitue un hommage à un de leurs potes décédé, 'Lion Hearted' et 'To The Grave' sont plus classiques dans leur structure mais sont particulièrement bien ficelés (ils plairont autant aux métalleux qu'aux coreux), et enfin 'Forced To Bleed' est pour moi le meilleur morceau de l'album, tout y passe, breaks, groove, solis, moshparts, singalongs, ambiances chaotiques pendant 4 min de folie pure.
Pour résumer cet album: j'emploierais le mot 'leçon'. Une leçon de maitrise, d'exécution, de groove, d'inspiration, bref, une leçon donnée à tous les groupes qui pompent les légendes du NYHC depuis 20 ans et qui n'arriveront peut-être jamais à la cheville des maîtres du genre. Merci Messieurs, pour cette claque en bonne et due forme.
FLAWLESS VICTORY: SUBZERO WINS! (désolé, pas pu m'empêcher)
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu parler de ce groupe.
Je ne suis pas du tout un fan de HC mais j'avais adoré Happiness Without Peace.
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Qu'en est-il de ce successeur à 'Happiness Without Peace' (sorti il y a déjà 10 ans) et à 'Necropolis: City Of The Damned', l'excellent EP qui les avait replacés sur la carte du HC, il y a de celà 3 ans ? Et bien, incroyable mais vrai, le groupe officie toujours dans ce bon vieux NYHC groovy qu'il a contribué à façonner depuis bientôt 2 décennies. Il faut croire que seuls les groupes appartenant à cette scène seront arrivés à rester fidèles à leur style de prédilection, résistants à toutes les modes (si on met les reformations douteuses de coté): AGNOSTIC FRONT, MADBALL, 25TALIFE, SOIA, voire BIOHAZARD...Et donc SUBZERO.
Persévérance et continuité se confondant parfois avec manque total d'inspiration, que peut-on pourtant attendre d'un disque de NYHC en 2006 composé par des dinosaures de la scène ?
Les amateurs de clichés HC vous répondraient: sincérité, intégrité, respect des traditions, authenticité. Cet album apporte heureusement bien plus. Oui, j'ai bien dit 'apporte', ce n'est pas toujours un paradoxe quand on parle de old-school. Employant la même recette mélangeant rythmes et énergie HC avec composantes 'métalliques' et 'chaotiques', le tout saupoudré d'ambiances sombres et volontairement malsaines, SUBZERO réussit à capter notre attention durant les 11 titres de l'album.
Tout reste résolument NYHC, cependant, mais aucun morceau ne tombe dans les clichés du genre, ni ne vire complètement 'new-school' voire metalcore: les structures ne suivent pas forcément le schéma classique accélération-break-moshpart-accélération, les singalongs sont ponctuels et non omniprésents, certaines ambiances chaotiques ont été sciemment introduites et on ne trouve pas ici de chant 'heavy' suraigu ou clair, mais toujours cette bonne vieille voix éraillée et énervée de Lu (un rescapé d'une leucémie, soit-dit en passant, excusez du peu, mais quel retour !).
Les breaks et moshparts sont tout de même dévastateurs, un juste retour des choses si on considère que les membres du groupes les ont presque inventés (BREAKDOWN portait bien son nom!): goutez-moi la seconde partie du morceau d'introduction 'The Underground' pour constater les dégâts qu'il y aura bientôt dans les pits lors de leurs passages !
Plus important que tout: le groupe a toujours possédé un son propre et immédiatement reconnaissable et cet album ne déroge pas à la règle, malgré un mixage résolument 'moderne'. C'est la marque des grands groupes, surement une des raisons de la longévité de certains par rapport à d'autres: une identité, une marque de fabrique.
Les paroles sont enragées, rentre-dedans et anticléricales, bref, sont NYHC: elles traitent d'intégrité, de fierté, de nécessité de penser par soi et pour soi...Rien de très original ici, mais pour écrire des textes pareils, on sent que les membres ont un vécu particulièrement riche.
Venons-en rapidement aux 'highlights' de cet album: le 1er morceau 'The Underground' défonce tout avec sa progression méticuleuse, 'Mans-Son' est étonnant avec son changement radical d'approche dans sa seconde moitié (NYHC rapide et classique, puis ambiances sludgy et glauques après un break de mammouth), 'Dirty Needles' sonne très V.O.D. de la bonne époque (période 96-98), du tout bon donc, 'Suicidal Crucifixion' possède un groove imparable, un hit des pits assuré, 'The Funeral' est tout en ambiances à la Isis et constitue un hommage à un de leurs potes décédé, 'Lion Hearted' et 'To The Grave' sont plus classiques dans leur structure mais sont particulièrement bien ficelés (ils plairont autant aux métalleux qu'aux coreux), et enfin 'Forced To Bleed' est pour moi le meilleur morceau de l'album, tout y passe, breaks, groove, solis, moshparts, singalongs, ambiances chaotiques pendant 4 min de folie pure.
Pour résumer cet album: j'emploierais le mot 'leçon'. Une leçon de maitrise, d'exécution, de groove, d'inspiration, bref, une leçon donnée à tous les groupes qui pompent les légendes du NYHC depuis 20 ans et qui n'arriveront peut-être jamais à la cheville des maîtres du genre. Merci Messieurs, pour cette claque en bonne et due forme.
FLAWLESS VICTORY: SUBZERO WINS! (désolé, pas pu m'empêcher)
Rédigé par : Candira-Thon | 16/20 | Nb de lectures : 13070