SUBWAY TO SALLY - Engelskrieger (Metalblade/M10) - 24/11/2003 @ 17h38
Cela fait un peu plus d'un an que j'avais rédigé la kronik du précédent album et depuis, pas mal d'eau a coulé sous les ponts. Alors que Subway to Sally se trouvaient encore dans la catégorie "eternels espoirs", les ventes de "Herzblut" et surtout un gros soutien promotionnel les ont propulsés dans la catégorie "groupes incontournables", en tout cas dans leur germanie natale. J'ai été assez étonné de voir les affiches d'annonce de ce disque fleurir sur les abribus teutons et il ne fait nul doute que STS peut compter sur sa maison de disques pour rendre son avenir bien rose. Pourtant, je rédige cette kronik dans un état d'esprit assez particulier, à peine deux jours après avoir assisté à un concert des allemands véritablement soporifique. Alors que leurs compatriotes de In Extremo ou de Tanzwut arrivent à mettre une salle à feu et à sang sans grandes difficultés, la débauche de moyens et l'effectif pléthorique du groupe est plutôt restée lettre morte. Et il est évident qu'on finit par se poser des questions même si les prestations live n'ont rien à voir avec la qualité d'un album. Qu'apporte donc ce nouveau disque par rapport aux précédents ? Tout d'abord, on constate un certain durcissement du son. Les instruments traditionnels qui avaient la part belle auparavant se font d'une discrétion étonnante et l'album est définitivement beaucoup plus métal. Le groupe s'est plutôt concentré sur ce qu'il sait faire de mieux, à savoir pondre d'excellents refrains, rapidement mémorisables, d'un style germanique qui en enchantera certains mais qui en irritera peut-être beaucoup aussi. Le premier single "Falscher Heiland" en est l'exemple parfait. Il trotte rapidement dans la tête mais ne constitue vraiment pas un hymne immortel. Et je pourrais citer la plupart des morceaux, que ce soient les plus doux "Kleine Schwester", "Abendlied", "Wolfstraum" et "Verloren" ou les plus entraînants "Geist des Kriegers", "Unsterblich" ou "Knochenschiff". Alors qu'auparavant, STS tirait vraiment son épingle du jeu avec ses arrangements médiévaux ou celtiques, on se retrouve confronté à un disque plutôt banal qui manque véritablement de surprises. La plupart des morceaux sont bien écrits mais au bout de quelques écoutes, on se surprend à bailler et à avoir envie de passer à autre chose. Je me trompe peut-être, mais je reste persuadé que leur "concurrence" avec In Extremo et les perpétuelles comparaisons que les fans et les journalistes effectuent entre ces deux piliers les ont poussés à se démarquer quelque peu de leurs influences passées. Le violon est vraiment réduit à sa portion congrue (sauf peut-être sur "Abendland") et on tend déséspérément l'oreille pour essayer d'entendre un autre instrument un tant soit peu inédit. La plupart du temps en vain. Si "Engelskrieger" est sûrement l'album de leur discographie le plus accessible pour le germanophobe, il reste à mon avis largement le maillon le plus faible de leur histoire. Les titres sont globalement bons et agréables pendant quelques écoutes, mais la flamme semble s'être presque éteinte. Ce 8° album (si on compte le live "Schrei") reste un honnête disque de métal mais un bien moyen album de Subway to Sally. Et si on passait à autre chose ? http://www.subwaytosally.com


Rédigé par : Loufi | 11/20 | Nb de lectures : 7494




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