Attention, surtout ne pas confondre avec le défunt groupe scandinave storm qui officiait dans un métal folk d’obédience païenne, nous sommes en présence d’un groupe allemand œuvrant dans un style radicalement différent. Le sturm qui nous intéresse aujourd’hui est une sorte de mélange de power thrash aux influences hardcore nettement marquées, rien a voir avec l’appel de la foret donc. Rien que la pochette, viseurs sur fond de flammes vertes, c’est pas trop neige et foret norvégienne. Ici l’ambiance est plus à la pesanteur des villes et au stress quotidien qu’aux gazouillement des oiseaux et au murmure du vent dans les branches enneigés la nuit sous la lune…
Coté musique, le groupe ne perd pas son temps en se dispersant dans des intros inutiles, quelques secondes tout au plus et c’est parti, celle en ouverture du premier titre suffit à vous dégoutter (on jugerait entendre le bruit si délicieux d’une roulette chez le dentiste biiiiizzzzzzzzz associé à des cris, beurk !). Le tout est assez lourd (sans connotation péjorative), la basse est excessivement mise en avant et offre tour à tour à nos oreilles des sonorités plus ou moins distordues. Le rythme général (lent) laisse le temps à chaque musicien d’exploiter tous les effets mis à disposition pour optimiser la lourdeur des riffs, de nombreux bruitages synthétiques parsèment les compos et rajoutent un petit plus dans la recherche d’atmosphères. Le chant est uniquement en langue germanique et de ce fait renforce immanquablement le côté martial de la musique, mentalement on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec Rammstein, la comparaison s’arrête là.
Le riff principal du premier morceau est ultra lourd (il en va de même pour les autres morceaux), cependant les accélérations salvatrices disséminées dans chaque titre réussissent à lever l’espace d’un instant le climat oppressant propre aux compos. On retrouve donc de la lourdeur au niveau des rythmiques mais la guitare lead sait dispenser quelques arpèges délicats « fleish » pendant que la basse slappe et que le chanteur alterne cris/ murmures/grognements et chants plaintifs. Souvent le chant est doublé sur les refrains « Blutbad » et on ne peut se plaindre de linéarité à ce niveau, au contraire. D’ailleurs quelques chœurs féminins assez sommaires font leur apparition sur « de histrione ».
Quand le groupe accélère le tempo et que la double grosse caisse se met en marche le temps de quelques riffs, on se surprend immanquablement à bouger la tête. Heureusement que ces parties thrash sont présentes, elles permettent de mieux faire passer les parties syncopées : « Kalte Gefûhle », « Stahlfleisch ». Dans ce mélange des genres et des sonorités on trouve même quelques mélodies orientales du plus bel effet sur « Priester ».
De quoi ça parle ? je n’en sais rien, je n’ai pas le livret et de toutes façons je ne comprends pas l’allemand. Cela ne m’a pourtant pas empêché de chanter à tue tête sur « Egophil » puisque un « lalalalala lalala » est repris à plusieurs reprises. Manque d’inspiration ou humour certain ? Je pencherai pour la deuxième hypothèse, il suffit pour cela d’écouter le morceau caché, mélange délirant de musique traditionnelle grecque et de bruitages de films de cul. La première écoute m’avait laissé un peu froid mais les suivantes m’ont convaincu, les fans de métal pur et dur n’y trouveront pas leur compte mais ceux que les relents hardcore ne rebutent pas peuvent toujours essayer.



Rédigé par : Dark Tranquilou | 13/20 | Nb de lectures : 7319