Thraaaaaaaaaash ! Cette fois-ci, je vous évite mon petit laïus sur le revival thrash qui a semble-t-il coupé court, malgré le nombre hallucinant de jeunes groupes, surtout en Amérique du Sud d’ailleurs, qui ont tout fait il y a 2/3 ans pour remettre ‘Pleasure To Kill’, ‘Hell Awaits’ et les baskets à languettes à la mode. Pendant six mois, cela a été dans certains coins du monde une véritable explosion et puis d’un seul coup, boum, cette soi-disante révolution a fait pschiiiit comme aurait pu le dire notre ancien président. Comme à chaque fois, c’est donc maintenant que la fête est finie et que toutes les bières aux frais du contribuable ont été bues que l’on va voir qui était ‘trve’ et qui ne l’était pas… Personnellement, j’étais pris à miser ma veste à patches sur VIOLATOR après son terrible ‘Chemical Assault’ ou encore MERCILESS DEATH mais il faut croire que je me suis trompé. Peut-être est-ce une histoire d’âge, vu que tous ces gamins étaient, justement, des gamins de 16/17 ans il y a encore peu et que depuis, la vie et les études les ont rattrapés mais bon, seul le temps le dira.

En attendant, il reste donc des irréductibles comme les Mexicains de STRIKE MASTER qui bien que n’ayant pas chômé en est encore à tailler avec une pierre ponce son petit cure-dent pour tenter de percer le mur de l’indifférence. Donc double salto ce mois-ci, avec une double réédition prévu pour le continent européen : celle de leur maxi auto-produit de 2008 ‘Inflexible Steel’ (couplé pour l’occasion avec leurs deux premières démos) ainsi que celle de leur album ‘Vicious Nightmare’, sorti lui à l’origine début 2010 sur le label brésilien Marquee Records.

Or toutes sorties confondues, le problème de STRIKE MASTER était qu’ils essayent de combiner pur thrash de la toute première époque (EXODUS, TANKARD) avec des plans d’harmonies guitares dignes de la NWOBHM et une énergie punk à la THE EXPLOITED mais sans pour autant pleinement maîtriser le tout. Donc même s’ils font plutôt marrer avec leurs paroles pleines de second degré (« Je vis pour Judas Priest et non pas Jesus Christ » sur « Messiah Of The Damned » par exemple) et si leur chanteur/guitariste est capable d’avoir un débit vocal ultra-speedé, ils sont trop handicapés par une production souvent bancale et surtout par leur manque de génie. D’ailleurs, il ne semble exister aucune réelle différence entre « Mother Hyenna », morceau bonus le plus récent car enregistré en octobre dernier, et les titres les plus anciens, bien que ces derniers datent de 2005, comme si STRIKE MASTER était le genre d’épiphénomène qui n’est capable de tirer son épingle du jeu qu’en jouant sur l’éphémère. Alors même si ‘Vicious Nightmare’ a une petite longueur d’avance grâce à sa pochette digne d’un skeud de MORTICIAN et un son un peu plus pêchu où on entend enfin (finalement) la basse, tout cela reste quand même du rétro-thrash de série B condamné à n’intéresser que les purs et durs et pousser les autres à repartir en courant dans le sens inverse.

Thrash is not dead ? Bah, peut-être pas loin en fait hélas…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 11/20 | Nb de lectures : 16092