Striborg est l’œuvre du Tasmanien Sin Nanna. Existant depuis 1994, ce one-man band très très prolifique a sorti pour la seule année 2007, 2 albums, 2 splits et un DVD, sans compter les rééditions diverses et variées. On peut donc se dire, diantre, le Tasmanien a de la créativité à revendre. Malheureusement pour le pauvre chroniqueur que je suis, ce n’est pas au profit de la musique. Soyons franc dès le début, je ne connaissais pas Striborg avant, et "Solitude" ne m’a absolument pas donné envie de connaître plus du groupe.

Evoluant dans le plus pur style black/ambient, propose donc des morceaux longs, lents, d’un black metal lancinant, avec des parties de guitares en boucles hypnotisantes, des boucles ambiantes électroniques évoquant les froides forêts et les paysages désertiques et damnés, avec un chant de gargouille enrhumée dépouillée et bourrée d’effets, le tout sur un tempo lent et envoûtant. Sur le papier, ça donne envie, surtout quand, comme moi, on aime bien Xasthur ou Darkspace. Seulement là où le bât blesse, c’est que Striborg fait tout cela, mais pas de la bonne façon. Les morceaux longs sont en fait interminables, les boucles électros sont en fait insupportables, et j’ai réussi à m’endormir plus rapidement avec cet album qu’en regardant Vivement Dimanche. La production immonde, symbole pour certains d’une identité "True", rend cet album désagréable, le bourdonnement de la basse (à moins que ce soit de la guitare) dérange plus qu’il ne rend grand méchant. Des ambiances surnaturelles, quasi interstellaires, apparaissent de temps à autres, et auraient mieux fait de rester au fin fond de leur dimension parallèle. Je sais qu’une des bases du black/ambient est la répétition, mais dans ce cas, c’est tout l’album qui semble identique à chaque moment. C’est simple, à chaque réveil pendant l’écoute, je me suis à chaque fois dit que je pouvais me rendormir, tant l’impression d’être resté au même morceau était forte. On en arrive même à se poser la question, à quoi servent les parties ambiante minimalistes, les parties "black metal" remplissant très bien ce rôle.

Solitude porte très bien son nom. Durant son écoute, on se sent seul, très très seul… Et les 1h11 que durent l’album rendrent l’écoute encore plus éprouvante et fatigante. Pour ceux qui veulent s’intéresser à la Tasmanie, je vous recommande plutôt de vous pencher sur sa faune riche et originale (tel le diable de Tasmanie ou l’échidné), plutôt que sur son groupe de black/ambient. La note se veut donc le reflet du nombre de sorties l’année dernière. Et pensons à ce pauvre Prince de Lu qui a lui 2 albums à chroniquer. Sur ce, je retourne à ma sieste.


Rédigé par : Kryde | 05/20 | Nb de lectures : 11883