“I can’t liiiiiiiiiiive with or without youuuuuuuu ohohoooooooo!
I can’t live with our without youuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu!”
Ouais c’est pas super drôle maie je me devais de la faire. Mais bon, ce sera la seule et unique fois où, dans cette chronique, on évoquera Bono et sa bande de rockstar vieillissantes remplissant les stades. Les italiens de STRENGTH APPROACH se situant à l’autre bout de l’échelle : l’échelon des forçats de la route qui écument MJC et petite salles d’Europe afin de récolter quelques menues monnaies grâce aux trois t-shirts qu’ils vendront chaque soir. Bref, l’essence même du hardcore dont les italiens tirent une partie de leur musique et de leur attitude. Et c’est fort respectable.

« With Or Witout You » durcit un peu le ton par rapport à « All The Plans We Made Are Going To Fall » la précédente sortie du groupe. On sent que les loulous ont tournés avec les pointures du NYHC et partagés les salles de sports avec eux. Plus brut, plus tatoué, plus batte de baseball, « With Or Without You » délaisse quelque peu les relents punks et les mélodies pour foncer doit au but avec des riffs acérés et des parties two step typiquement new yorkaise. Sur papier c’est très bien et sur galette c’est pas mal fait mais on ne sent pas les italiens toujours très à l’aise dans le style. L’impression qu’eux-mêmes se forcent à faire ça alors que ce n’est pas leur vocation première. Musicalement ça tient la toute mais ça ne rivalise pas avec les grand du style. Ca manque d’originalité, de patate et le tout sonne un peu plan-plan. La différence entre un bon groupe de NYHC et un mauvais groupe de NYHC ? Le bon groupe de NYHC, il enfile ses baskets, prends son micro et il crache tu vois. Le mauvais groupe il enfile ses baskets, il prend son micro et il crache tu vois. Mais ce n’est pas pareil. Ici c’est tout à fait ça. Ils font « tout comme » mais non il manque un truc. Le Truc. C’est appliqué mais ça ne transpire pas la rue ni le vrai amour du style. On ne retrouve pas le côté voyou et querelleur qu’on trouve chez les cadors. Les italiens ne font pas que singer new-york non plus, on retrouve des influences européennes aussi, des petits touche de All For Nothing ou No Turning Back mors de certains passages plus rapides ou de chœur. Et d’ailleurs ils sont plus à l’aise dans ce style, on les sent plus convaincant.

L’album n’a beau durer que vingt-cinq minutes, ça tourne en rond et ça ronronne assez rapidement. Passé les deux premières écoutes, plus aucune surprise ne vient réveiller l’intérêt. Et comme ce n’est pas suffisamment bon que pour se satisfaire bêtement du morceau sans jamais se lasser (ce qui est la grande force d’un Madball par exemple, qui fait que tu peut écouter Pride des milliers de fois et que le titre gardera toujours toute sa fraicheur) on perd vite patience et intérêt. Les morceaux sont monotempo et monorythmiques, c’es encore plus criant en live où on a carrément l’impression d’entendre douze fois le même morceau. Sur disque la prod manque un peu de patate, surtout au niveau des grattes où ça sonne un peu cheap, pas assez compact ou dur. Il manque ce son « street » un peu à l’arrache mais qui sied parfaitement au style. C’est un album qui s’écoute comme ça en fond sonore, dans le bus ou le métro avec l’esprit qui vagabonde. Tu l’écoute deux, trois fois puis t’en a vite fait le tour et tu passes à autre chose. Ca n’en fait pas un mauvais album pour autant, ni un bon, seulement un disque passe partout qi manque cruellement d’intérêt sur le long terme malgré l’un ou l’autre titre sympathique.


Rédigé par : Seb On Fire | 11.5/20 | Nb de lectures : 11925