Stortregn. Ca claque, ce patronyme suédois. Ca devrait même s'écrire Störtregn, ce qui signifie "pluie torrentielle", mais même le groupe semble avoir abandonné le tréma évoqué dans sa bio. Et cette promesse d'une averse de riffs nous vient en fait de Genève, ce qui est assez loin de la Suède vous en conviendrez. Fondé en 2005, le combo helvète sort une démo en 2007, puis le MCD présenté ici en 2008. Et si j'en parle aujourd'hui, c'est après être tombé par hasard sur le MySpace du groupe et être encore plus tombé sur leurs riffs. On avait parlé de la Suède, non? Ben voilà, en plein dedans.

Il est des groupes qui ont eu une influence énorme, influence que l'on mesure encore aujourd'hui en entendant de nouvelles formations s'inspirer de leurs idoles allègrement. En tant que fan, je ne reprocherai jamais à quiconque de puiser ses riffs dans le panier des mélodies de Dissection. Et sans être une copie carbone comme les Allemands de Black Horizons ou les Espagnols de Frozen, Stortregn ne peut cacher très longtemps son goût pour les petites Suédoises (je parle des mélodies).

Dès le lent thème de l'intro "As Darkness Falls Above", l'auditeur aura compris. Le dur d'oreille pourra attendre "Like a Drap of Blood on Crystal Ice" ou l'outro "Devoured by Oblivion" (mais là, il a été très dur d'oreille!) pour avoir l'impression d'écouter The Somberlain. Stortregn est sous influence, mais balance de bons riffs et c'est ce qui compte dans leur black très mélodique. Le tout a été mis en boîte au Taurus Studio de Genève (où, si je ne me goure pas, Samael a couché ses premiers albums).

Sans jamais forcer dans la brutalité, les Suisses proposent des riffs accrocheurs, avec des enchaînements fluides dans des titres blindés de mélodies. Je regrette un peu le manque de mordant par moments, dans des compos qui rentrent rapidement dans le roulis d'un headbang appuyé. Peut-être par manque de technicité côté batterie, le groupe semble limité dans ses blasts et ses pointes de vitesse. Mais hormis l'impact des parties rapides qui reste à trouver, le résultat est déjà très prometteur pour l'avenir du groupe.

Stortregn propose un premier MCD bien torché, dont la flamme brûle en souvenir de Nödtveidt. Six titres très agréables, qui donnent envie de les voir en concerts près de nos huttes.


Rédigé par : Prince de Lu | 7/10 | Nb de lectures : 12803