Cela faisait déjà quelques temps que l'on attendait ce fameux projet de Steven Wilson et Mikael Akerfeldt. Amis depuis les années 90, les deux géants du « Prog » ont finalement trouvé le temps de mettre en musique leurs idées fumantes ! L'annonce de la rencontre de ces deux grands de la musique ne pouvait que promettre un grand disque et exciter la curiosité et l'attente des mélomanes que nous sommes.
Complexe, original, torturé, astral et planant ce disque ne manque pas de qualités... mais il souffre aussi de quelques petits défauts qui font que, peut-être, ce STORM CORROSION n'est pas la bombe attendue par les fans. Il y a de beaux moments, de grands moments qui sont un peu abîmés par des passages trop timorés. On est pas passé loin du sans fautes total...

Évidemment, si l'album pâtît par moments de longueurs et de passages moins inspirés, il reste sur certaines plages absolument incroyable, voire totalement magique. Lorgnant plus vers les dix minutes que vers les 5, les six chansons ne viendront pas directement à vous, il va falloir que vous fassiez un pas vers la musique pour vous en imprégner... STORM CORROSION n'est pas un groupe facile, qu'on se le dise !
Le premier morceau, "Drag Ropes", est une entrée en matière absolument dantesque. Calme, sinueux et perfide, c'est au gré des arpèges délicats et des vocaux incantatoires que les deux sires se frayent un passage vers nos oreilles. Très subtile et incroyablement interprétée la chanson est véritablement envoutante et laisse entrevoir le terrain de jeu sur lequel les musiciens vont s'ébattre.
On retrouve facilement, au petit jeu du "qui est qui ?", d'où viennent les riffs et idées même si par moments et lorsque la fusion prend véritablement tout son sens, tout est plus difficile à décortiquer.

L'association Wilson/Akerfeldt est tellement évidente par moments qu'on se dit que ces deux-là étaient fait pour se rencontrer. De la douceur planante et reposante de "Storm Corrosion" on mue sans trop s'en apercevoir vers "Hag" qui, munit de son final absolument démoniaque, fait presque penser à de la musique médievo-religieuse impie. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce disque a quasiment quelque chose de religieux, de mystique. Le groupe a lui-même défini sa musique d'"astrale" et je crois que c'est le meilleur des mots à coller sur leur "style".

Même dans les moments les plus "tranquilles", il subsiste toujours quelque chose de menaçant, une ombre malfaisante qui promet de te faire du mal dès qu'elle en aura l'occasion. Mais mis à part deux ou trois exceptions, la menace reste dans les airs et ne vient frapper qu'à de rares occasions. Le groupe se différencie donc de combos comme MOGWAI et se rapproche plus d'un HORSEBACK moins noisy et plus discipliné.

Les chansons ont beaucoup de relief, elles viennent te chatouiller et savent se faire oublier dès qu'elles sont trop présente. Les solos de guitares sont, dans l'ensemble, assez incroyables et montre de la part de leurs géniteurs une maturité instrumentale considérable. Pas de frime technique à l'horizon, tout est fait ici pour servir les chansons. L'artwork est véritablement très réussi et les photos des deux zigues à l'intérieur du livret suffisamment dans le « trip » pour ne pas faire « Gala ».

Ils sont où alors les défauts ? Parce que j'ai oublié de dire que le mix et la production sont incroyablement dosés et réussis...
Eh bien tout simplement comme je le disais en début de Kro, trop de différences entre la magie de certains moments et la timidité d'autres. On aurait pu rester tout en haut, et hélas on redescend à deux ou trois reprises. Pas glop.

Mais attention les amis, il reste un album d'une très grande qualité QUE JE VOUS CONSEILLE vraiment d'essayer... les passages réussis sont tellement beaux...
J'espère vraiment que les deux chevelus vont revenir ensemble proposer de nouveaux albums. Faut pas bouder les collaborations quand elles donnent lieu à des albums comme STORM CORROSION... la perfection n'est pas de ce monde, mais cela semble en bonne voie.


Rédigé par : Pamalach | 15,5/20 | Nb de lectures : 13278