Lorsque j'avais chroniqué "Audio Secrecy", nous avions fait une War Kro avec Kurglom. Nous ne nous étions pas vraiment disputés pour la note car nous avions tous les deux trouvé l'album médiocre. A cette époque, j'avais perdu tout espoir pour STONE SOUR, persuadé que la suite de la carrière du groupe ne serait qu'une longue descente vers les strass paillettes du rock mainstrean et que je n'aurais plus de "Bother" à me mettre sous la dent.
C'est donc sans m'y attendre que je me suis pris le premier volume de "House of gold and bones" en plein visage.

Exit les aspirations radiophoniques et les miaulements sirupeux, STONE SOUR revenait plus inspiré que jamais et armé d'un album vraiment étonnant et convaincant. Assez sombre, épique et inquiétant, "House of gold and Bones Part 1" ne souffrait d'aucun temps mort.
Taylor & Co n'hésitaient pas à s'éloigner des standards classiques pour proposer une vision personnelle de leur musique. Ne reniant pas leur sensibilité acoustique et les tempos plus mesurés, on sentait le groupe en quête d'une nouvelle direction. Réussite totale donc pour ce groupe qui n'a jamais proposé deux fois le même album... et tant pis si le résultat n'a pas toujours été à mon goût !
Après une telle torgnole, on ne pouvait légitimement s'attendre qu'à un second volume bien trippant... et je vous rassure, c'est le cas !

Muni d'un artwork superbe et d'un packaging original, "House of gold & bones Part 2" renferme douze chansons allant du bon gros morceau bulldozer aux moments plus feutrés et délicats.
Ce qu'il y a ici de très agréable, c'est que bien que l'album s'écoute hyper facilement, STONE SOUR est loin des approches "faciles" qu'ils ont eu parfois. A la fin de l'écoute, il reste même dans l'air comme un parfum mélancolique assez inhabituel pour le groupe.
Dés le départ avec "Red City", STONE SOUR ouvre les hostilités en posant une ambiance obscurcie par de lugubres touches de clavier. Épique et dramatique, cette première chanson au tempo mesuré est vite balayée par "Black John", un des nombreux hits de cet album, dont le rythme très soutenu rentre de suite dans la tête.
On remarque sur ce titre, le très efficace travail des musiciens qui construisent, sans tomber dans le tape à l’œil, des structures en se balançant entre le pesant (le gros "Peckinpah" ou le super "Gravesend" et ses étonnantes sonorités Machine Head), le sautillant ("Do me a favor" et son rythme très haché), "Black John" et son charley "à l'envers" façon disco, et l'incongru "Stalemate", morceau "punk mélodique" dans l'âme, instantané et super efficace rentrant directement dans la case mémoire.
J'imagine que certains amateurs du groupe regretteront peut être le caractère plus "effacé" de la guitare au profit de l'unité des chansons, mais bon, c'est visiblement le choix artistique assumé de cet album.
Et puis bien sûr, il y a la voix de Corey Taylor toujours aussi impressionnante et envoûtante... et de plus en plus maîtrisée !! Difficile de ne pas entendre que le bougre est véritablement très en forme sur cet album et qu'on ne peut que remarquer ses progrès et sa signature vocale... de plus en plus marquée et affinée.

Les seules limites de ce "House of Gold & Bones part 2" viennent d'un effet de surprise moins présent que sur le précédent volume et quelques passages qui sont un poil moins inspirés. Sinon, il n'y a pas franchement grand chose à dire et avec cette terrible doublette, STONE SOUR montre qu'il n'a pas vraiment de concurrent dans sa catégorie. Ce n'est certes peut être plus aussi heavy qu'à une période mais ce n'est pas moins digne d’intérêt. Corey & Co reviennent à leur meilleur niveau, et ça fait plaisir.

Pour finir, j'ai longtemps hésité avant d'accorder ou pas la sélection à cet album. Après de multiples écoutes, j'en suis arrivé à la conclusion que cet album la méritait puisqu'il est de très bonne qualité et qu'il écrase une bonne partie de la concurrence. STONE SOUR fait ici du très bon STONE SOUR : Il faudrait donc que je sois sacrément borné pour ne pas le reconnaître et le saluer.


Rédigé par : Pamalach | 17/20 | Nb de lectures : 14095