Après un premier album resté dans l'anonymat le plus complet, les Suisses de STONEMAN remettent le couvert très rapidement puisque "How to Spell H.E.R.O.I.N." sort moins d'un an après "sex.drugs.murder". Auraient-ils dû attendre un peu avant de sortir ce second opus afin de prendre du recul sur les points positifs et négatifs de leur musique? C'est un peu ce que l'on se dit en écoutant "How to Spell..." car la ressemblance avec leur premier méfait est troublante. Les chiens font pas des chats me direz-vous...

Les références évidentes sont encore et toujours de la partie, à savoir MARILYN MANSON période 1994-2000 en tête du peloton pour le côté rock/métal agrémenté de claviers et samples, THE 69 EYES pour l'approche goth de leur musique et une touche de DEATHSTARS pour le côté puissant et simpliste du riff et des rythmiques, groupe possédant par là même des points communs avec les deux formations pré-cités.

Par rapport à "sex.drugs.murder", il faut reconnaître une science du refrain qui frite, le groupe composant des titres franchement efficaces qui ont tout le potentiel pour avoir un rendu live énorme, mais surtout une production bien plus dense que par le passé! Tout sonne gros, énorme et comme souvent dans ce cas-là, sert aussi un peu de cache-misère.

Car si les titres ne sont pas mauvais, STONEMAN a conservé la mauvaise habitude de taper un peu partout où ça le chante sans vraiment chercher à donner une unité à l'ensemble. Et ce, sans compter que le quatuor semble avoir vraiment du mal à digérer ses influences et sert une batterie de morceaux ayant pour dénominateur commun le son des instrus et la voix du chanteur. On passe ainsi du très MANSONien "Dope Army" au glam/électro/rock "Dead or Alive" digne de BIG BOY en passant par "Wer Ficken Will" (au moins ça c'est fait!), titre qui semble échapper tout droit du répertoire des RAMMSTEIN ou OOMPH! ambiance copier/coller. Si certains s'en sortent très bien dans la fusion des genres en proposant un panel diversifié mais cohérent, STONEMAN rate une nouvelle fois le coche.

Et on retrouve le même côté décousu vocalement parlant... Mikki Chixx use avec, certes, parcimonie de ses multiples facettes vocales, à savoir une voix claire au timbre medium ou caverneux, des cris écorchés ou encore quelques growls death, mais suffisament pour que l'auditeur se perde dans les méandres d'une musique sans unité... De plus, l'évidente répétition des structures des titres et de leur contenu finit par rendre "How to Spell..." vraiment lancinant et on a du mal à ne pas décrocher en cours de route.

Dommage car on trouve tout de même de bonnes choses, certes pas transcendantes et originales, mais au moins entraînantes, à l'image des trois premiers titres qui vous font sympathiquement taper du pied, ou des "Nightmare on Elm Street" et "No Use For Life", aux refrains et mélodies fédérateurs...

Comparé à "sex.drugs.murder", STONEMAN ne change en rien à sa ligne de conduite si ce n'est sur des morceaux mieux construits et plus mélodiques. Mais c'est bien maigrichon pour faire de "How to Spell H.E.R.O.I.N." autre chose qu'un album de seconde zone...


Rédigé par : Foofur | 09,5/20 | Nb de lectures : 10722