Chronique andrologique :


Mesdames et messieurs, soyons clairs tout de suite, cela ne me plaît pas de nager à contre-courant et je ne fais pas le gros difficile qui rechigne à chaque sortie « non exceptionnelle ». Et étant donné le plébiscite incroyable de ce groupe parisiens et l’enthousiasme de mes confrères qui me tannaient pour que j’écoute ce « Alter Bridge » frenchy, je m’étais déjà tout ouvert à STONEDRIVE, allant même jusqu’à prendre un rendez-vous chez mon tatoueur pour m’encrer leur nom (RDV annulé pour cause de travaux) ! Je vais donc procéder à la pose de l’avis définitif sur cette galette (car je suis quand même la référence ultime dans le domaine), non sans passer un peu de pommade pour ne pas trop irriter non plus la peau du nouveau née (conseil avisé de mon grand-père qui travaillait à Fleury Mérogis).

Donc dans les faits, les excellents zikos de Stonedrive nous déversent un rock alternatif/métal mélodique dans la lignée de Nickelback, Creed, Stone Sour ou le susnommé Alter Bridge. C’est mélodique, ça joue parfaitement bien, c’est plaisant, ça chante comme il faut (entre Kroeger et Cornell), la production de Francis Castes (Red Mourning, Hangmans Chair, Phazm) est monstrueuse et envoie aux orties la plupart des sorties internationales, mais il se passe un truc… ou plutôt il ne se passe PAS de truc. Je suis effectivement en… DEMI MOLLE !!

Là où Alter Bridge arrivent à me faire une crise de priapisme sur 5 jours, nos amis de Stonedrive (malgré tout leur talent indéniable, hein !!) ne me procurent aucune émotion particulière. Les titres s’enchaînent (tous très bien ficelés hein), mais aucune réaction. Pas de headbanging, pas d’acquiescement « ouaiiiis, ça c’est bonnn !! », pas de « putain le solo d’enculé », pas non plus de « quel voix d’enculé » (même si l’enculé en question à une belle voix, soit dit en passant). « Bulletproof Bones », « Breath » ou « Falling Down » sont de vrais tubes FM en puissance, mais pas dans ma bagnole quoi.
Bref pour aller à l’essentiel, c’est comme Audrey Tautou, c’est bien mignon et talentueux, mais ça ne lève pas une queue !!

Je sais le constat est dur, pourtant la prod est impeccable et les songs formatées pour faire mouche dans nos petits cœurs de bikers au grand cœur, alors d’où peut bien provenir cette panne ??... Perso cela ne peut être l’alcool et la drogue car j’ai considérablement diminué mes doses et selon les dires de ma dulcinée, le joujou est toujours « ouahhhhh Ouahhhhh OUAHHH » (je paraphrase bien sûr). Non, le « non effet » vient de la « lourdeur » des riffs et de l’ambiance elle-même. Alter Bridge arrive à produire un son mélodique ultra puissant et lourd en même temps et c’est exactement ce qu’il manque à Stonedrive : de la puissance et taper un peu plus dans le gras pour que le mélo ne devienne pas mièvre. Car trop de mélo tue le mélo et on en vient très vite dans les travers de Creed et consorts (je pense aussi au dernier Black Stone Cherry). Les lyrics sont également très faiblardes et bateau ce qui rajoute à ma non-adhésion.

Un peu moins de Buckler et un peu plus d’alcool fort ferait le plus grand bien à nos amis Stonedriveux (en demandant gentiment je suis sûr que Tonton et Papy Cyril vous fileront un de leur tord-boyaux maison qu’il distille en cachette dans la cave de leur palace yvelinois).

Dans l’absolu « Moment of Weakness » est un super premier album, ultra efficace qui restera un très bon moment pour celui qui ne veut pas se prendre la tête (et qui voudra se faire tripatouiller la guiche par une néophyte).
Un album qui sent trop la naphtaline pour moi, mais qui parlera peut-être aux plus purs d’entre nous ! (A me convaincre en live).


PS : la note peut paraître paradoxale par rapport à la dureté de mon memb…de la chronique, mais je prends en compte l’autoproduction, le premier bel effort, le climat international, la famine au Darfour et l’avenir prometteur du groupe, alors me chiez pas dans les bottes !!


Rédigé par : Layne | 15/20 | Nb de lectures : 10912