Après deux démos sorties en 2004 et 2005, Stonecast nous sort enfin son premier album, "Inherited Hell", qui est déjà disponible depuis plusieurs mois. Ce groupe français nous pratique un heavy/power metal assez éloigné des standards habituels, qui ne se base pas sur des morceaux aux structures simples (comme un Hammerfall, par exemple), mais sur des titres assez diversifiés et on peut le dire complexes; la durée des morceaux en est un peu la preuve, l'album dépassant les 50 minutes, avec seulement 9 morceaux, dont 2 titres de deux minutes ! Malgré tout, Stonecast se rapproche davantage d'un Iron Maiden que d'un Symphony X sur le plan musical.

Ce que l'on retient de ce "Inherited Hell", c'est tout d'abord l'aptitude du groupe au niveau de la diversification de son œuvre, en proposant des titres chacun bien différent les uns des autres. Ainsi, on passe de titres bien heavy comme "Hellish Heirs" et "Stonemachine" à des morceaux plus mélodieux et accrocheurs, qui ont tendance à plus vite bercer les tympans de l'auditeur: le superbe "A.d.a.m", où on lorgne du côté d'un power metal à la Evergrey, ou encore l'enchaînement des morceaux "Ethereal Whispers/...Of Heaven", deux titres dont la beauté et la finesse se mêlent de la plus belle des manières. A l'opposé, le groupe a pensé à ajouter d'une belle manière des touches extrêmes à son heavy metal, comme par exemple le chant "black" digne de Samael (album "Ceremony of Opposites") pour le titre "Cycle of Hate, pt. I: The Descent", donnant un rendu très sombre et... haineux ! Assurément, c'est le morceau le plus "sombre" de l'album, et qui sort du lot au niveau noirceur. Au passage, l' intro de ce morceau me fait penser à celle du titre "The Quest for Tanelorn" de Blind Guardian (album "Somewhere Far Beyond") avec son air menaçant.

Mais là où le groupe frappe un grand coup, c'est quand il se met à composer des morceaux de "bravoure" dignes de Braveheart, et tournant à chaque fois autour des 10 minutes. Ces deux excellents titres ont pour noms "Compagnons" (entièrement chanté en français) et "Jaeger, Epic of the Last Hunter". Le premier est un véritable titre épique, que l'on ne retrouve pas sous la forme d'une "chevauchée" (comme Bathory le faisait sur "Hammerheart"), mais sur un mid tempo dès plus entraînant, qui fait de ce titre le moment idéal pour rassembler la foule à l'unisson lors des concerts du groupe ! Et puis le second titre est une pièce de plus de douze minutes, absolument fascinante (l'ombre d'un Iced Earth plane sur les premières minutes de ce titre) qui enchaîne les ambiances les plus folles et les changements de tempo, comme cette accélération du tempo vers les 5 minutes sur un riff bien énervé, qui a de quoi vous clouer au sol pendant un bon moment. Alors certes, il faut s'accrocher car ce morceau propose vraiment beaucoup de plans différents, mais en s'y intéressant, on ne peut nier que le groupe maîtrise plutôt bien cette complexité musicale et qu'il a un potentiel de composition à ne pas négliger.

En plus de ces bons points au niveau de la créativité, Stonecast est servi par une production au top, et cerise sur le gâteau, l'artwork est de très bon goût ! Bon, il est normal que cet album ait ses défauts, avec notamment quelques longueurs ("Stonemachine", "Jaeger...") et aussi Kanon, le chanteur qui ne m'a pas toujours convaincu vocalement, malgré quand même (et c'est à signaler) un registre vocal bien étendu; il assure tous les vocaux que l'on entend sur cet album, talent qui n'est pas à la portée de tout le monde. Malgré ces donc quelques imperfections, Stonecast s'en sort drôlement bien pour un premier album et se positionne comme un très bon espoir du heavy metal français.

PS: pour l'anecdote, c'est Cazu l'un des deux guitaristes du groupe qui est monté sur scène avec Manowar, lors du concert de ce dernier au Hellfest 2009 !




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 10789