Les troubadours sont de retour après six années de silence discographique. Pourtant, ils ne sont pas restés muets, scéniquement parlant. En effet, depuis la sortie de "Maudat", messieurs Roques et Lafforgue jouent des morceaux issus des répertoires occitan et médiéval ainsi que des compositions personnelles. Certains d’entre vous ont certainement eu le plaisir de danser sous leurs coups de vielle au Pagan Fest II en décembre 2007 à Paris.
Roques et Lafforgue ont également pris le temps de lancer leur projet métallique HANTAOMA.
Ce nouvel opus contient d’ailleurs en bonus vidéo les titres "Amis Buvons" et "Kaeridwen" capturés au cours de ce concert.

Entrons dans le vif avec cette superbe "Nueit de Sabbat".
Le titre est admirablement choisi. Dès la première chanson, vous serez happé dans la danse des faunes pour ne pouvoir vous reposer qu’une fois l’heure passée, si vous n’avez pas eu la bonne idée de mettre le disque en boucle.

Jusqu’à présent, STILLE VOLK avait pour moi une aura tragique, noire, bizarre, voire un peu glauque. Comme un rituel peu recommandable, mélangé à un esprit buveur, âgé et lubrique. Et surtout, STILLE VOLK était jusqu’à présent assez dépouillé musicalement, très sobre dans son orchestration.
Avec ce "Nueit de Sabbat", le groupe et la musique prennent de l’ampleur au niveau de l’orchestration, grâce au renfort de leurs amis des BARBARIANS PIPE BAND, et surtout en nous proposant des thèmes festifs et enchanteurs.
Ici, la danse, la fête et l’ivresse sont présentes à tout instant. Bacchus et Dionysos, divinités grecque et romaine de la nature sont (est) à l’honneur. Avec "La danse de la corne", "Banquet", "Ivresse des dieux", "Gaste flamme", par exemple, vous chanterez et danserez toute la nuit, accompagnés des percussions, bombarde, flûtes, dulcimer, guitares, luths, vielles et bien d’autres.
Les Pyrénéens nous propose également une interprétation d’une pièce du Carmina Burana, comme CORVUS CORAX récemment, avec le morceau "InTaberna". A l’image de tout le reste de l’album, un rythme appuyé, des voix débridées et profondes, et le chant des instruments chers aux troubadours.

En plus de cette ampleur de textures offerte par les nombreux timbres d’instruments, la production est chaleureuse et riche. Ce disque se place bien au-dessus de ses prédécesseurs, sans pour autant diminuer leurs qualités. Mais il faut avouer que STILLE VOLK arrive très haut avec cette nouvelle production attendue depuis plus d’un lustre par les fans. Et nous voici comblés au-delà de nos espérances.

A tout cela, qui en impose déjà beaucoup et suffit à nous régaler pour quelques années, s’ajoute la réalisation graphique du disque. Le travail de la pochette, Bacchus par Laurance Acland, est aussi étrange, espiègle et joueur que le contenu. Et l’intérieur met en valeur les textes dans une mise en scène originale concordant avec l’ensemble.

Cette "Nueit de Sabbat" est une pièce majeure de la discographie de STILLE VOLK, et vous ne vous tromperez pas en vous lançant à corps perdu dans la danse. Une aura magique et festive entoure cette œuvre et vous enveloppera dès les premières notes.


Rédigé par : Matthieu | 17/20 | Nb de lectures : 11884