Petite mise au point du chroniqueur : il est important de ne pas confondre ce STIGMA avec l’affreux groupe de mèchecore italien STIGMA. Votre lecture et compréhension n’en sera que meilleure. Merci de votre attention.

STIGMA est un groupe fondé et mené par Vincent Rigatoni Cappucchino et dont les lyrics s’inspire de la vie de Vincent Rigatoni Cappucchino. Un album purement autobiographique donc. Présenté comme ça, les choses ne vont pas parler à grand monde, excepté peut-être quelques vieux punks accoudés au bar au fond de la salle. Maintenant si je change quelques détails, tout s’éclaire. Voyez plutôt.

STIGMA est un groupe fondé et mené par Vinnie Stigma et dont les lyrics s’inspire de la vie de Vinnie Stigma. Un album purement autobiographique donc. Là, tout de suite, ça parle à plus de monde mais bon, pour les quelques ignares qui ne connaissent pas Vinnie, il est le fondateur et guitariste de Agnostic Front et dans une moindre mesure de Madball. Ce mec est une putain de légende quoi.

C’est lors d’une discussion avec Jamey « Hatebreed » Jasta en 2003 que Vinnie décide d’abandonner ses potes agnostiques le temps d’écrire, composer et enregistrer un album solo chapeauté par Jamey himself et le producteur Zeuss. Cinq ans plus tard, "New York Blood" est enfin dans les bacs. Vinnie est back to the roots et à la façon d’un Aznavour punk nous raconte ses amis, ses amours, ses emmerdes. Sa vie quoi. Celle d’un jeune immigré turinois qui a passé sa jeunesse dans les rues de New York, connu les débuts du punk et activement participé à la création de la scène hardcore new-yorkaise pour finir par devenir celui qu’on appelle aujoud’hui « The Godfather of Hardcore ». Vinnie délaisse son pote Roger et le hardcore le temps de pondre un album de streetpunk.

« Born and sleep in the city that never sleeps, it’s still my home after all these years. I got New York Blood flowing through my veins. A fire inside of me with undying flames. It’s where I live out my days and where my heart remains. » C’est par cette déclaration d’amour à sa ville que s’ouvre l’album du père Vinnie. Les premières écoutes sont mitigées, l’album n’est pas mauvais mais pas exceptionnel, des morceaux punks classiques avec singalongs, textes autobiographiques et refrains accrocheurs. Ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace et ce n’est pas à Vinnie qu’on apprend à faire du punk rock. Apres plusieurs écoutes, certains titres commencent à se dégager, à rester en tête et après quelques jours on se surprend à en siffloter l’un ou l’autre le matin sous la douche. Le charme de "New York Blood" commence à faire son petit effet, même sur moi qui ne suis, à la base, pas un grand fan de punk. Stigma n’est pas le meilleur guitariste du monde, qui a vu Agnostic Front en live au moins une fois se souvient parfaitement de ses solos qui se cassent la gueule après trois notes, mais il joue avec une telle honnêteté qu’on lui pardonne immédiatement. Eh bien pour le Vinnie compositeur le constat est le même. Tout n’est pas réussi, certains morceaux se cassent la gueule, certains lyrics sont d’une naïveté touchante et sa voix n’est pas toujours juste, surtout quand il s’essaie au chant plus posé, mais qu’importe du moment que le fun est là. Et le fun est bien présent, pas de problème là-dessus.

STIGMA agrémente sa tambouille résolument punk de rock’n’roll, de rockabilly (« My Reflection »), de oï (« Misery To Milestone ») de chansons à boire (« 15 Pints ») et même d’une touche de country (« Blurry Nights ») en hommage au plus punk de tous, Johnny Cash. Mais le morceau le plus étonnant reste « We Are The Boys » un titre unplugged avec lequel Vinnie fait planer une ambiance guitare sèche et feu de bois au bord de la plage sur la nuit new-yorkaise. Un excellent morceau qui sent bon la fraternité, l’amitié virile et le respect des disparus. Pour terminer en beauté, Stigma livre une reprise du « Young Till I Die » de 7 SECONDS. Un morceau qu’on croirait écrit pour lui, toujours bon pied bon œil, parcourant les stages du monde entier de long et en large alors qu’il a l’âge de mon père. Il se permet même un petit clin d’œil à AGNOSTIC FRONT lorsque au détour d’un morceau et avant un solo on entend retentir le fameux « Stiiiigmaaaaaaa » habituellement scandé par Roger Miret. Ca donne une petite touche A.F à l’ensemble.

Vinnie transforme l’essai et livre un album imparfait, inégal mais vrai, roots et bien plus honnête que les dernières livraisons du front agnostique. Un beau voyage donc qui nous fera découvrir New York au travers des quatre dernières décennies.

Stiiiiiiiiigmaaaaaaaaaaaaaaa !!!


Rédigé par : Seb on Fire | 13/20 | Nb de lectures : 13013