STEVEN ADLER & LAWRENCE J. SPAGNOLA - My appetite for destruction : Sex, Drugs & Guns n' Roses (Camion Blanc) - 20/04/2012 @ 09h08
"Contrasté"... tel est le terme qui semble le mieux coller à la vie de Monsieur Steven Adler. Car si il est en grande partie responsable de sa propre chute, on peut dire qu'il a eu de la chance dans son malheur et de la poisse lors de ses pics de réussite. 28 overdoses, trois tentatives de suicide, deux crises cardiaques, une congestion cérébrale et l'éviction humiliante d'un des plus grands groupes de rock ayant foulé le sol de la terre... pas mal pour un seul gars non ?

Je pense qu'il est inutile de rappeler le curriculum vitae de Steven Adler. Après avoir rencontré un succès planétaire avec les deux albums « Apetite For Destruction » et « Lies » (plus bien sûr, le E.P « Live?!*@ Like a suicide »), l'infortuné batteur s'est vu mettre à la porte par ses anciens camarades à cause de ses abus de drogues et de son comportement apparemment ingérable. L'intérêt de ce bouquin est bien sûr d'entendre le son de cloche du batteur quand, à l'époque, c'est surtout Slash, Duff et Axl qui se sont exprimés sur son départ et les raisons qui l'ont motivé. Il est alors assez triste de constater à quel point le groupe a essayé de le baiser et combien la blessure narcissique qu'a ressentie le blondinet a continué de le poursuivre de longues années après.
Il est aussi savoureux de lire (même si on le savait déjà) que lorsque GNR le mit à la porte, Duff et Slash étaient encore deux énormes poches à gnôle consommateurs, de surcroît, de substances diverses. Steven Adler lance donc quelques pistes sur les autres raisons qui ont pu motiver son éviction et étonne du coup par certaines de ses déclarations, faisant paraître Slash, Duff et Axl pour de drôles de camarades. En définitive, seul l'inénarrable Izzy Stradlin passe à travers les mailles du filet, son caractère étrange, cool et décalé l'écartant de fait de toutes les sombres manipulations du navire GNR envers Steven Adler. Le music business est décidément impitoyable.

Le batteur nous dit donc tout sur son enfance, sa vie au sein de GNR, sa descente aux enfers et bien sûr, sa pénible remontée vers une sérénité somme toute très relative.
Si il y a bien une chose que je retiens de ce livre, c'est sa tristesse.
Steven Adler est l'archétype parfait du gars sympa qui s'est brûlé les ailes au soleil brûlant du succès. Volontiers insouciant, mais de bonne compagnie, on comprend bien vite qu'il n'avait pas les épaules nécessaire pour résister au rouleau compresseur que furent les années folles du succès de GNR. Izzy s'est en tirer parce qu'il était indépendant, Slash parce qu'il a su entretenir son mythe, Duff parce qu'il était beaucoup plus malin que ce qu'il ne paraissait et Axl parce qu'il était Axl. Le vrai sacrifié de l'histoire GNR, c'est Steven Adler.

Je me souviens qu'à l'époque où il à été viré, Slash et Duff n'arrêtaient pas de dire qu'il était un batteur très moyen et que Matt Sorum était cent fois meilleur que lui. Il n'est pas besoin d'être un musicien chevronné pour se rendre compte que Sorum est effectivement beaucoup plus solide qu'Adler derrière une batterie. Il reste cependant évident que des deux batteurs, c'est Adler qui incarnait le mieux l'urgence du GNR original et qu'en l'évinçant, ses « potes » ont perdu quelque chose d'essentiel qu'ils n'ont plus jamais retrouvé ensuite. Le livre revient donc en remettre une couche sur le fait que les seuls vrais Gunners sont ceux qui ont joué sur « Appetite... » et l'éventualité d'une reformation est tellement évoquée qu'on se demande comment elle ne pourrait ne pas avoir lieu un jour.

Le livre se lit assez facilement malgré un style parfois assez laborieux et un récit qui peut finir par lasser vers les ¾ du livre. On comprend aisément que Steven Adler est parfaitement à l'image des clichés qui sont pris de lui dès qu'il est derrière une batterie : souriant, insouciant et finalement tellement pris dans ses émotions que la passion vient à le consumer. Apparaissant sympathique, Steven Adler raconte les blessures de son enfance et de son adolescence et arrive assez bien à nous expliquer comment il est arrivé où il en est. Certains passages sont du coup intéressants et touchants et le livre oscille entre les anecdotes intéressantes de la vie d'un homme qui a rencontré un succés incroyable et la déchéance d'un junkie qui a sombré dans les tréfonds de la dépendance et de la déchéance. Au final, ce type d'itinéraire permet de méditer sur les affres de la célébrité et met du plomb dans l'aile au vieux fantasme de la vie de rock star... pas toujours si cool que ça en définitive.

Cette autobiographie s'adresse bien sûr avant tout aux fans de GNR (bien que les scoops soient relativement ténus) et à tous ceux qui sont curieux des petites anecdotes d'un des groupes les plus singuliers de son époque. Sans être le livre de l'année, il vous fera passer quelques moments pas piqués des vers.

Titre : Steven Adler : My Appetite for destruction, Sex Drugs and Guns n'roses
Par : Steven Adler et Lawrence J. Spagnola
Traduit par : Armand Buchy
Editeur : Camion Blanc
Nombre de Pages : 549
Prix : 36 Euros



Rédigé par : Pamalach | Paradise Stevie/ | Nb de lectures : 13253




Auteur
Commentaire
hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 11h15 - (101657)
Bonne chronique, par contre Izzy s'en est tiré pas par indépendance, mais parce que son père est venu le chercher à Los Angeles et l'a écarté de tout le bordel que représentaient les Guns, c'était pour Izzy (qui était le plus gros junk du groupe), une question d evie ou de mort.

Je vais peut-être attendre avant de lire ce livre, après avoir lu successivement les bios de Slash et Mustaine et en plein Di Anno, j'ai besoin de quelquechose de Léger...

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 11h23 - (101658)
Par contre, tu vas me dire Pamalach, ce qui m'a marqué dans ces bios, c'est le manque total de remords de ces mecs pour le mal q'uils ont fait autour d'eux (la palme du crétin à Di Anno quand même). La même pour Adler?

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 12h31 - (101659)
Pour Izzy, je voulais dire qu'il avait toujours été celui qui semblait le plus enclin à prendre ses propres décisions et à les assumer par la suite. Après son départ des Guns il à montré, comme il avait toujours dit, qu'il était finalement plus proche de l'esprit des Clubs que des Stades. J'adore ce gars !

Pour Steven, il n'atteint pas le niveau de Paul Di anno (je suis en train de le lire et je trouve ça génial !) mais ce qu'il semble surtout regretter c'est les années de folies avec GNR. Ça fait maintenant un petit moment que j'ai lu le livre et le souvenir d'un repentit n'est pas ce qui me vient à l'esprit.

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 14h17 - (101661)
Je n'ai pas non plus fini le Di Anno, mais ce qu'il raconte frise, soit le mytho soit la psychiatrie, obsédé, violeur, violent, tox, alcoolo, parano et en plus il revend ses royalties sur les droits de maiden, crétin, ha ah ah!!!

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 14h53 - (101663)
On l'aura l'occasion d'en reparler quand j'en ferais la chro, mais effectivement comme tu dis...c'est à se poser des questions !!

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2012 à 15h29 - (101664)
Oui, désolé pour le hs, revenons aux guns.

maxoflava
Membre enregistré
Posté le: 23/04/2012 à 19h10 - (101688)
@hammerbattalion: tiens marrant, slash, mustaine, di anno font partie des 4 dernieres bio que je me suis lu... Curieux de lire celle ci

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 09h11 - (101749)
Ouais c'est marrant, y a que les bios sur les toxs déglingués qui sont intéressantes, j'ai fini celle de Slayer récemment et c'est chiant à mourir, niveau anecdotes c'est zéro.

Seb On Fire
Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 09h26 - (101751)
C'est comme pour tout. Les ivrognes au cinéma donnent des chef d’œuvres (Un Singe En Hiver, Leavins Las Vegas,...) en livre ça doit être pareil. Quand t'es bourré t'as une grosse tendance à faire n'importe quoi et le n'importe quoi ça fait vivant. Quand après un concert tu rentres chez toi boire une verveine et filer au lit c'est forcement moins intéressant.



DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 15h12 - (101756)
Je ne sais pas si ça fait vivant mais pour le "n'importe quoi", je suis on ne peut plus d'accord!



hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 16h29 - (101758)
Seb On Fire@ Oui, enfin des ivrognes comme dans Un Singe..., je n'en ai malheureusement jamais rencontrés, par contre des Adler, Di Anno, malheureusement çà pullule, le genre de gars qui te gâche une soirée en deux secondes, fallait pas l'inviter...

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 26/04/2012 à 20h19 - (101763)
Au moins avec Adler les chances que tu as de te faire démolir sont minimes, alors qu'avec Di Anno...

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