STERNENSTAUB - Astronomica (Autoproduction) - 13/02/2003 @ 18h13
Au rayon des groupes débutants qui ont de bonnes chances de taper un contrat dans les prochains mois, je miserais bien quelques roubles sur la signature de Sternenstaub (littéralement “ Poussière d’Etoiles ”) chez Napalm Records, pour la double raison que la musique pratiquée semble rentrer dans le cahier des charges du susdit label et que le line-up affiche un certain Stefan Traunmüller (alias Dreamlord de Golden Dawn) aux fonctions de producteur et consultant artistique. Si je décortique ainsi la chose, c’est afin d’éviter que Sternenstaub soit amalgamé comme le projet parallèle de Dreamlord, alors que le créateur et architecte principal en est Bernd Grünwald. La confusion pourrait en effet émaner d’autant plus facilement de l’analogie patente de ce produit avec les méfaits de jeunesse de Golden Dawn, à savoir la période “ The Art of Dreaming ” et la démo qui a précédé. Mais gare, il ne s’agit pas de se ruer sur “ Astronomica ” avec en tête la lubie de recouvrer le goût exact d’un chapitre archivé de la carrière de ce groupe précurseur. Le mini CD que nous avons sous les yeux, fort de quatre titres pour un peu moins de vingt minutes de musique, présente un profil beaucoup plus soft que son grand-frère, moins aventureux aussi. On est loin de la frénésie à peine contrôlée des beats supersoniques d’un “ The Art of Dreaming ”, loin encore de ses rendez-vous expérimentaux culotés et des mariages culturels qui drainaient tout leur génie de leur improbabilité. Similitude il y a certes, mais c’est plus au niveau du cachet sonore qu’on la recherchera, dans la constance quasi-déshumanisée des guitares rasantes et dans la fluidité bluffante avec laquelle les étages orchestraux s’assemblent et se relèvent à la façon d’un grand jeu de construction évolutif. Le synthé est bien entendu le pilier d’une telle musique et, sans vouloir dévaloriser le travail compétent autour des mamelles que sont les guitares et la boîte à rythmes, on n’entend que le premier cité la plupart du temps, vu que c’est le seul appendice de Sternenstaub qui soit doté d’un caractère déterminant. Une mélodie prend souvent sa source à l’arrière-plan d’une portion allouée à une autre, puis cette dernière s’éteint progressivement, décroche, et la mélodie naissante prend le relais pour le laps de temps qui lui est imparti. C’est carré, particulièrement bien conduit, mais on ne peut s’empêcher de relever que le schéma a cours sur l’ensemble du mini CD, ce qui ne rend pas les morceaux moins intéressants pour autant, mais indubitablement prévisibles une fois que le mécanisme est assimilé. Assumant sans faiblir sa fonction de guide touristique vers les étoiles, la musique de Sternenstaub se fend d’une légère saveur pastel et surannée dans les coloris cadre, si bien qu’on pense davantage à une croisière peinarde sur l’Enterprise du Docteur Spoke qu’à un raid effréné, saturé aux lasers et aux champs de météorites, dans le Star Wars tapageur d’aujourd’hui. D’un côté on en prend mieux le temps d’admirer le paysage, mais il manque peut-être une petite année-lumière de combativité et de robustesse aux encoignures pour que le marasme du désoeuvrement à terme disparaisse totalement des rétroviseurs. En attendant, Sternenstaub se contente avec ces quatre morceaux d’une séance de bouche-à-bouche bienvenue pour faire briller le spectre du metal sombre et symphonique teinté d’influences folk tel qu’on le voyait avant-gardiste entre le milieu et la fin des nineties, une carte postale d’une époque pas si lointaine et pourtant - malheureusement - dépassée et orpheline de ses groupes. Au carrefour de Golden Dawn, de Pazuzu (“ Awaken the Dragon ”), d’Enid (“ Abschiedsreigen ”) et d’Oxiplegatz (“ Worlds and Worlds ”), voici une initiative porteuse de possibilités immédiates et d’autres qui demandent encore à être explorées avec ardeur. Gageons que Sternenstaub aura le temps de s’atteler à ce palpitant chantier avant de succomber à la tentation du pilotage automatique et des femmes à poil, car il serait quand même regrettable que ce garçon pétri de prédispositions alléchantes se laisse trop tôt anesthésier par les sirènes du chiffre de ventes. Petites précisions après-coup : le groupe possède désormais deux nouveaux membres et non des moindres en la personne de Karim Kienzle (Golden Dawn) aux guitares et surtout Moritz Neuner (Darkwell, Korovakill, Abigor) à la batterie, déjà la promesse d’un pas décisif vers un son de pointe. D’autre part sachez que l’intégralité de cette démo est disponible sous forme de mp3 à http://www.sternenstaub.org: n’hésitez pas à vous faire plaisir !


Rédigé par : Uriel | 3/5 | Nb de lectures : 7300




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