Tous les Lyonnais connaissent Sterotypical Working Class. En effet, le groupe a émergé lors de l'explosion de la scène neo metal du début des années 2000. Depuis, le groupe a clairement changé son fusil d'épaule en proposant un rock énergique et puissant, aux sonorités hardcore voire metal par moments.
Ce disque est une sacrée (re)découverte. Loin des débuts neo, le rock pratiqué par les Lyonnais est très convaincant et pourrait être catalogué comme un mix entre Muse, Finch et Jimmy Eat World, le tout avec quelques écarts metallique.

Melting pot foireux ou cocktail de bonne facture ? Chacun juge mais pour moi, mon jugement se porte sur la seconde expression. Racé et massif, mélodique et brutal, entêtant et émotionnel, « Day After Day » décolle et se sépare de toute la vague rock française grâce à un opus abouti et résolument axé sur la puissance.

Les onze titres qui parsèment ce « Day After Day » sont variés, développant une palette d'émotions assez large, le tout dans une cohérence globale satisfaisante et la construction chirurgicale. Chacun des titres a été savamment composé, l'ensemble fleure bon le travail et chacune des chansons est clairement aboutie. Parmi ces titres, on peut en remarquer quelques-uns qui se distinguent du lot.

La quadriplette « The Rest », « Looking For A Break », « Narcolepsy » et « Nobody's Wrong » est la plus significative.
« The Rest » est l'archétype du morceau punchy et rock sentant bon le Jimmy Eat World des grands jours (sur les albums « Clarity » et « Bleed American »). Les envolées punk présentes sur le refrain ainsi que les quelques cris apportent du cachet au titre sans pour autant tomber dans la surenchère.
« Looking For A Break » est clairement le hit radio de l'album. Intro typée rock US, chant nickel et planant, rythmique mid tempo, couplets acoustiques, le tout surplombé par un refrain ultra accrocheur... De loin la composition qui se dégage du lot, « Looking For A Break » est la chanson qui reste en tête par excellence.
« Narcolepsy » est sublime de mélancolie. Lente, aux couplets presque déprimants, la composition est celle que je préfère tant elle dégage des émotions. A fleur de peau, ce titre dispose du pont le plus sublime du disque.
Enfin, « Nobody's Wrong » est le titre « sale gosse ». Rapide, aux accents metal et disposant de quelques cris, cette chanson dispose de tous les ingrédients pour faire hocher la tête de l'auditeur. Son riff puissant et racé devrait plaire à plus d'un Vseur.

Le reste des compositions est similaire à chacune des chansons citées ci-dessus. Orchestrées avec professionnalisme et talent, les structures sont parfaitement huilées et malgré le côté un peu « mainstream » de l'orchestration (refrain, couplet, refrain, pont...), on se laisse prendre au jeu. Le son brut et massif colle parfaitement avec l'opus d'autant plus que la voix de Benjamin dispose d'un timbre très agréable.

Mi-écorché vif, mi-énervé, Stereotypical Working Class nous livre ici un magnifique album de rock, sous sa forme la plus noble : rebelle et blindé d'émotions.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 15.5/20 | Nb de lectures : 10919