C'est bien connu, l'habit ne fait pas le moine, et les Nordistes de Start Of The End viennent prouver avec ce premier album que niveau brouillage de pistes, ils ne sont sûrement pas les derniers. Parce qu'à la vue de la pochette digne des plus beaux 45 tours de vos grands-parents, ou rien qu'à la lecture des titres (à l'exquise finesse à base de "Guy Georges Is My Father" et autres "Thousand Of My Potential Children Died In Your Daughter's Face Last Night"), on est en droit de s'attendre à de la blagounette musicale. Surtout quand le groupe vante l'aspect hilarant de ses prestations live.

Et pourtant, hormis deux ou trois samples épars, la franche gaudriole est difficilement décelable dans les bêtises de ces Cambrésiens. A moins qu'il y en ait qui trouvent que se ramasser une bonne branlée des familles callée entre Bolt Thrower et Heaven Shall Burn soit franchement tordant. A grands coups de mosh-parts bien sourdes et de tranchantes embardées death, Start Of The End latte sans vraiment faire dans la demi-mesure, et en parvenant à déjouer le piège "sous-death metal à mosh-parts=mauvais deathcore". Well done.

Par contre, si leur humour parvient à me dérider, sur la longueur cela reste un peu indigeste. La faute à des titres assez redondants, au rendu relativement pataud, surtout quand chaque pavé titille les cinq minutes. Ou encore à cette voix growlée qui semble galérer à aller taper dans le guttural. Ou peut-être surtout la faute à l'influence d'Heaven Shall Burn, aller taper dans leur réserve de riffs passe encore, mais reprendre leur faculté à tourner en rond au bout de quelques titres, ça passe déjà moins bien.

A part ça, Start Of The End se démerde pas mal du tout, grâce aux plans death quand même bien bien lourds et guerriers, appuyés par les mitraillages du préposé à la batterie et un son de Panzer. C'est pour cela que j'ai d'ailleurs un peu de mal à cerner où le groupe veut en venir, je serai toujours du côté des groupes capables de balancer une musique assez austère tout en ayant un minimum de second degré, mais là, l'image que cherche à véhiculer le groupe atténue l'impact de leur musique. Le cul entre deux chaises quoi. C'est qu'à trop avoir peur de passer pour de vilaines brutasses qui se prennent au sérieux, les gaziers perdent en cohérence. Reste qu'en se focalisant sur l'aspect musical, ça reste un bon gros quartier de viande rouge qui débarque tout cuit dans ton assiette, alors déguste!


Rédigé par : Crown_Me | 13/20 | Nb de lectures : 9960