On croit souvent avoir fait le tour d’un style quand ses géniteurs commencent à se répéter et que les suiveurs s’essoufflent par manque de matière première de bonne qualité à se mettre sous le médiator. Pourtant, alors que l’alliage métal-hardcore-thrash dont les PANTERA, MACHINE HEAD ou CHIMAIRA étaient les plus percutants représentants a tendance à tourner en rond, un blindé chargé de nitro nous arrive de Belgique, et on se dit que finalement la machine n’était peut-être pas si grippée que ça…

Le titre de ce premier album pourrait laisser penser que SPOIL ENGINE aime la bidouille électro-metal à la INTERLOCK, mais c’est tout le contraire qui sort des enceintes ! Du métal burné comme un taureau reproducteur, un chant scandé/aboyé à la Corey Tailor (SLIPKNOT) se lançant quand l’occasion se présente dans le refrain tubesque (« Fitting The Piece »), quelques bribes de métal suédois alliées à l’intensité du hardcore et des mélodies heavy tapies dans l’ombre, prêtes à surgir au détour d’un break ou d’un solo, voilà le grondement émis par le V5 flamand.

Pour un premier album, « skinnerbox v.07 » montre une impressionnante unité et une grande maturité dans les arrangements, d’autant que le mélange métal/hardcore/mélodies de guitares à la Mike Amott (ARCH ENEMY) peut vite devenir casse-gueule pour qui ne maîtrise pas son sujet. Mais SPOIL ENGINE ne sombre jamais dans la facilité et a bâti des morceaux assez variés pour tenir en haleine l’auditeur sans lui tirer un bâillement d’ennui. Le schéma est bien sûr plus ou moins toujours le même, à savoir un gros riff ou une rythmique épaisse en guise de charpente, un break ou une fin de morceau très appuyés, un tempo souvent énergique sans être véloce pour autant (sauf en de rares occasions), juste assez cependant pour donner envie de battre le rythme à grands coups de nuque et de se casser en deux sur chaque ralentissement HxC frein à main.

SLIPKNOT peut dès maintenant commencer à dépoussiérer les masques et sortir les costumes du placard, voilà un nouveau prétendant au trône qui semble n’avoir aucun complexe et dont le premier album concurrence sans peine les dernières réalisations de ses aînés.


Rédigé par : Dungorpat | 16/20 | Nb de lectures : 10134