Auto-proclamés « the heaviest band in Finland », SPIRITUS MORTIS est un fantôme venu du passé. Il traîne depuis toujours en quelques endroits du château lugubre du Doom.
Formé en 1987, SM est LE premier groupe finlandais du genre. La contrée semblait propice à cette naissance. Et malgré les doutes, malgré les coups du sort (fermeture de leurs deux labels successifs, valses des chanteurs et des batteurs, style inchangé depuis 1987, etc.), ils sont toujours là, toujours présents. Et trois années seulement (une période très courte pour eux) après « Fallen », SM revient avec un troisième album, « The god behind the god ».

Exit Vesa Lampi, leur précédent vocaliste, enter Sami Hynninen. Si ce nom ne vous dit rien, peut-être que son pseudo Sir Albert Witchfinder vous parlera plus. En effet, c’est le monsieur qui chante dans l’excellent REVEREND BIZARRE, groupe qui a récemment cessé ses activités. Et vous imaginez qu’avec une présence vocale pareille, la musique du combo s’en trouve boostée aux hormones mâles les plus pures. Surtout que la formule est pratiquement inchangée depuis les débuts : guitares lourdes, basse grasse à souhait, batterie puissante à l’aise aussi bien avec la marche pachydermique et les galops heavy, et chant heavy puissant et possédé.

Tel un CANDLEMASS, SM est si strictement traditionnel dans son doom que le côté heavy ressort à tout bout de champ. Que ce soit dans le chant, incontestablement, et monsieur Hynninen est une des personnes les plus capables dans ce registre. Mais également dans certains morceaux complets.
Ainsi, ils alternent des morceaux purement heavy, épiques et virils, tel le très second degré « The Man of Steel » ou l’incisif « Heavy Drinker » (tout un poème) qui devrait balancer dans les prochains concerts, avec des morceaux purement doom traditionnel, longs, lourds, étouffants, comme le mémorable « Death Birde » ou l’éponyme « The God Behind the God », avec un passage narratif bien glauque, ou le suintant « Cursed horizon ».

Inutile de citer tous les titres, qui sont tous très bons, pour vous prouver que ce nouvel opus de SPIRITUS MORTIS amène le groupe à l’apogée de son art. Ils ont trouvé le ton pour nous faire cavaler. Et cela promet des concerts mémorables, sans une minute de répit.
Si jusqu’à présent ils avaient toujours souffert d’une aura bancale, cet opus remet les pendules à l’heure finlandaise : léché en tous points, jusqu’à la pochette qui rappelle un Mucha macabre et la production droite et ronflante comme il doit sied à un groupe du genre. Et aucun clavier. Des guitares, des guitares !

A l’image des paroles de « The Man of Steel » : “Forever going, never stopping, never surrendering, extreme in brillance and courage ». Tout est dit.


Rédigé par : Matthieu | 15.5/20 | Nb de lectures : 10721