Il y a quelques temps, dans je ne sais plus quelle kronik, je me plaignais que, de nos jours, les groupes sont signés beaucoup trop rapidement, après avoir sorti une seule démo, parfois même sans n'avoir jamais rien sorti et que du coup beaucoup de premiers albums se révèlent assez immatures. Avec ce groupe finlandais, il n'y a pas trop de risques de ce genre puisque ce sont pas moins de huit démos que ce groupe a sorties entre 1990 et 2002 avant de sortir son premier album sur Rage of achilles en 2004, soit 17 années après sa création. Mine de rien SPIRITUS MORTIS est sans doute le pilier des groupes de doom finlandais et quand on connaît la vigueur de la scène doom de ce pays, voilà qui n'est pas rien. Heureusement pour nous, il n'aura pas fallu trop longtemps au groupe pour sortir un second album et c'est donc à peine deux ans après l'album éponyme que débarque ce "Fallen" qui sort sur le label grec Black Lotus Records.

Musicalement, SPIRITUS MORTIS donne dans un doom des plus traditionnels, influencé par les maîtres du genre, BLACK SABBATH, TROUBLE, CANDLEMASS et SAINT VITUS pour n'en citer que quelques-uns mais la musique de ces Finlandais ne se limite pas à une simple version 2006 du doom traditionnel. Non, d'autres influences viennent compléter et enrichir la musique du groupe. Le Hard rock épique de DEEP PURPLE, DIO et RAINBOW semble avoir également dû longtemps hanter les platines des frères Maijala, les fondateurs du groupe. Cela se ressent au niveau du chant mais également au niveau des ambiances, des atmosphères. Le piano discret mais présent sur de nombreux morceaux vient lui aussi renforcer la personnalité du groupe. Tout comme les synthés psychédéliques qui apportent eux aussi, insidieusement, une touche très spéciale à la musique de SPIRITUS MORTIS. L'album compte 12 titres pour 41 minutes, les morceaux sont donc très courts pour du doom. Vesa Lampi, chanteur du groupe s'impose ici comme un maître en la matière, l'écoute d'un titre tel que "All this in the name of love" suffit pour s'en convaincre.

Vous l'aurez compris, rien de bien neuf ici, juste un OVNI surgi tout droit des 70's qui joue la musique qu'il veut sans se soucier de ce qu'en diront ou penseront les autres. En témoigne, "Goodbye" cette ballade (si, si, une ballade) au piano qui clôt l'album bizarrement. On se demande alors si on vient bien d'écouter un album et on se le remet, histoire de vérifier mais surtout parce que ce skeud, c'est du tout bon.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 14022