Spinning Heads n’est pas un groupe de débutants. Pourtant le groupe, qui existe depuis 1994, se fait relativement discret, du moins dans la partie langue d’oï de notre beau pays. L’emploi du temps d’au moins deux de ses membres doit être bien booké, à vrai dire, puisque Ben Herredia (batteur de Tantrum) et Abel Gibert (nouveau chanteur de Morgue) sont de la partie.
Spinning Heads n’est pas un groupe de débutants. Et ils doivent avoir plus d’un contact dans leurs calepins. En effet, « Change The Game » a été enregistré en Suisse au studio de Serge Morattel et masterisé aux States chez Glen Miller, pour un résultat puissant, organique, bien spacialisé et très clair. Les guitares sont grosses à souhait, alternant gros accords bien gras et petits plans plus techniques à la DEP par exemple, la batterie (rhâââ ce son de caisse claire rempli d’harmoniques, j’adore !) et la basse bien ronde, tout y est !
Pour situer le groupe, je dirais qu’il navigue entre les eaux noise et post HxC. Une pincée d’Unsane, une autre de Fugazi, du Neurosis, du Knut… Que de la bonne référence ! Globalement, le propos reste très tendu, peu d’accalmies pour nous remettre d’aplomb, les guitares sont tour à tour lourdes et dissonantes, peu de mélodies évidentes mais pourtant le tout reste relativement mélodique. Allez comprendre… On trouve même parfois quelques riffs qui ne feraient pas tache sur un album metal. C’est donc à un véritable melting pot d’influences auxquelles nous sommes confrontés, mais les gaillards maitrisent bien le truc. « Change the Same » est un bloc compact qui va dans une même direction, aucun titre ne dépareille, ce qui permet de saluer le travail de composition. Du puissant « Put one’s finger on sore » au plus atmosphérique «Words can’t explain », un large panel d’émotions est palpable. Il faut aussi noter que ce joli monde n'est pas évident d'accès, le disque se découvre petit à petit. Ce que je reprocherais, c’est que les titres sont plutôt courts et parfois j’aurais tendance à penser qu’ils pourraient être plus efficaces s’ils étaient développés plus en longueur (en fan de Neurosis ou Dirge, désolé…). D’ailleurs l’album ne dure même pas la demi-heure, pour 10 titres. C’est le seul point négatif que je trouve à Spinning Heads. Mis à part ce point de vue, l’album est exemplaire de maitrise. A supporter, ça vaut le déplacement !



Rédigé par : Ocean? | 14/20 | Nb de lectures : 9588