Découvrir la première démo d’un jeune groupe est toujours une sensation étrange. L’idée d’assister à la naissance d’un nouveau projet musical doit toujours être considérée comme un honneur. Honneur d’autant plus grand si la démo en question est pleine de promesses, ce qui est le cas de "Spiritual Architects", premier né des Picards de SPHERICAL VOID œuvrant quelque part entre metal moderne et metalcore. Si la chose est autoproduite, le son est digne d’un enregistrement professionnel, clair, puissant mais avec cette touche DIY qui fait le charme des démos et rendant honneur à la musique du groupe, qui a manifestement envie de faire les choses bien et de tracer sa route dans l’univers impitoyable de la scène metal hexagonale et ils en ont carrément les moyens. Du moins si les promesse données par cette démo sont confirmées bien sûr.

Je l’ai dit musicalement, on navigue dans les eaux d’un metalcore à l’américaine et d’un metal hexagonal. On pense à Misery Signals, aux premiers Killswitch Engage côté ricain et à Hacride ou Gojira pour le quota français. De bien belles références vous en conviendrez. Même si les influences de ces groupes sont encore tenaces, on sent poindre là-dessous l’identité d’un groupe qui se cherche encore mais ne se contente pas de reproduire la soupe de mamie, SPHERICAL VOID reprend cette soupe et l’accommode à sa façon en intégrant là-dedans des petits trucs personnels comme un chant mixant français et anglais comme pour confirmer les influences doubles.

Le groupe joue bien, technique et carré, pas de problème à ce niveau-là, on sent la maîtrise tant dans les parties les plus brutales que dans les ambiances plus contrastées, chacun sait ce qu’il doit faire et le fait bien. La rythmique est impeccable, ça à beau bastonner, tout reste en place, la preuve sur le titre « Black Gold War », bel exemple de metal contemporain costaud et maîtrisé. Le travaille de la section rythmique est d’ailleurs à saluer, batterie et basse forment une assise solide permettant à la gratte de construire ses riffs syncopés et quasi martiaux sans se soucier du reste. Et en plus on se permet de balancer un p’tit solo pour la route, comme ça, histoire de se faire plaisir. Et une fois de plus, ça passe tout seul, presque sans forcer. D’emblée, dès les premières notes d'"Oucast" on remarque un vrai sens de la composition et une finesse d’écriture indéniable. Mais cessons là les compliments et attardons nous un peu sur ce qui va moins bien. Vocalement, y’a encore du travail car si les parties criées assurent sans problème, le chant clair, lui, laisse à désirer et sonne amateur par rapport au reste de la musique. C’est particulièrement frappant sur « Overdose » ou « Insomniaque ». Sur ce dernier titre, la ligne de chant est efficace et bien écrite mais mal exécutée et tire certains passages de la compo vers le bas. Le bilan est au final globalement positif malgré quelques écueils propre à tout groupe débutant comme la présence trop marquée de leurs influences, certains riffs sonnent comme du Gojira light et un chant clair limité.

SPHERICAL VOID prend sa musique au sérieux et prend le temps de bosser ses compos avant son image et c’est la bonne attitude à adopter. D’abord on fait de la musique, on vendra les t-shirt après. Voilà bien une démo prometteuse d’un groupe qui a les moyens de se tailler la part du lion en suivant la ligne de conduite qui est la sienne pour le moment.


Rédigé par : Seb On Fire | 3.5/5 | Nb de lectures : 12060