Spetälsk, ce n’est pas une sorte de pâtes fraîches aux œufs alsaciennes, mais plutôt un groupe de black metal suédois existant depuis 2000. Après une première démo en 2002, le groupe sort un MCD en 2005 chez les Allemands de Northern Silence Productions. Mais c’est sur le label suédois Unexploded Records (qui abrite entre autre Berserk, Blodsrit ou Fimbultyr) que sort ce premier album éponyme.

Enregistré sous la houlette de Magnus "Devo" Andersson (bassiste de Marduk), les sept titres de l’album sont balancés en 35 minutes, juste le temps pour l’apprécier, sans trop se lasser. Car non, Spetälsk n’a pas inventé l’eau chaude. Ca bastonne doucement tout du long, on se surprend à bouger la tête pendant l’écoute, mais une fois le CD fini, il ne subsiste pas grand-chose. Le black metal des Suédois s’approche assez de la scène allemande, carré, brutal mais pas trop, et sans donner dans les ambiances trop posées. C’est également mélodique, mais sans exagération.

En fait, c’est dans cette absence d’exagération que Spetälsk pèche. Tout y est développé en demi-mesure, sans prise de risque (sauf peut-être le solo sur "Enslaved for all existence" qui surprend), et qui ne sort pas le groupe du « black metal classique pour les petits zé les grands ». L’ensemble n’est pas mauvais, les morceaux tiennent carrément la route, le chanteur arrive presque à nous faire croire qu’il est énervé, mais sur la longueur, rien ne dénote, rien ne surprend. C’est d’ailleurs ce qui frustre, car il ne fait pas l’ombre d’un doute que le groupe a les moyens pour faire un bon album, mais pour cela il faut prendre des risques, plutôt que de rester vautré dans son fauteuil.

Ce n’est pas avec cet album que Spetälsk sortira du lot, et seuls les die-hard fans du genre y trouveront leur contentement, voire ceux qui aiment écouter du black metal en pantoufle dans un fauteuil, avec une camomille à la main, le bon son du disque ne permettant pas d’écarter les plus sensibles. Après tout, c’est peut-être ce que recherche le groupe.


Rédigé par : Kryde | 11/20 | Nb de lectures : 10300