SPEKTR - Cypher (Agonia/Season of Mist) - 29/03/2013 @ 08h17
Après le « Cinematic Metal » de ERDH, voici un groupe (également français) souvent qualifié de « Cinematic Black Metal » : SPEKTR. Enfin après dans l’ordre de mes publications, car SPEKTR n’est pas tout nouveau et Cypher dont il va être question dans cette présente chronique est le 3ème album du duo, après Et Fugit Intera Fugit Irreparabile Tempus (2004) et Near Death Experience (2006). Je ne pense pas qu’il soit utile de refaire la bio de ce groupe existant depuis 2000 et comportant dans ses rangs kl.K. (ex-BATTLEHORNS) et Hth (HAEMOTH), toujours est-il que SPEKTR est attendu au tournant, 6 ans après l’EP peu apprécié Mescalyne (2007) et d'autant que les premières bribes musicales de Cypher datent de 2010.

« Cinematic Black Metal » car à l’instar d’un THE AXIS OF PERDITION, SPEKTR est du genre à pratiquer un BM industriel aux ambiances travaillées. Et Fugit Intera Fugit Irreparabile Tempus alternait assauts Raw Black bien saturés et respirations ambiantes très industrielles, le groupe a ensuite légèrement évolué, notamment du côté Metal en penchant vers le son dissonant et morbide de ses compatriotes BLUT AUS NORD et REVERENCE. Cypher se pose donc dans la stricte lignée de Near Death Experience et Mescalyne, à une différence de taille près : l’abandon du chant, qui de toute manière se résumait il est vrai à des cris over-saturés ici et là. Après ces années de silence la révolution musicale n’aura pas eu lieu, mais SPEKTR va indubitablement proposer avec Cypher son œuvre la plus construite et aboutie. Enfin, moi qui n’avait pas été grand fan des deux premiers albums (alors que je trouve Mescalyne plutôt bon, enfin en général je n’ai rien contre l’ambient), ce 3ème opus me convainc parfaitement, ça vaut ce que ça vaut.

Avec ses 9 morceaux pour 46 minutes, Cypher se pose surtout comme un bloc homogène sachant qu’il n’y a pas de grosse rupture entre les morceaux, et que l’absence de chant ne permet pas non plus de réellement distinguer quoi que ce soit. On pourra néanmoins trouver quelques samples caractéristiques, en plus de pistes plus courtes au format interlude, mais ce qui ressort ce sont surtout les riffs. SPEKTR est inspiré et nous livre une bonne pelletée de riffs Raw qui déboîtent. Les passages ambiants sont du coup plus « classiques », toujours très sombres et malsains à souhait, mais une fois n’est pas coutume ce qui ressort de Cypher c’est l’aspect purement Black-Metal, ce qui devrait réjouir ceux qui trouvent l’ambient chiant de manière générale. "Teratology", après une intro légèrement jazzy, nous offre donc une belle collection de riffs dissonants et saturés. Et cet étalage de grattes torturées devient de plus en plus prenant au fil des morceaux, "The Singularity" est hypnotisant et aliénant à souhait, "Antimatter" est assurément la tuerie de cet opus, et les 11 minutes de "Cypher" sont diaboliquement rampantes et glauques. Après cette déferlante Raw-Black-Indus/Ambient, "Le Vitriol du Philosophe" va clore Cypher de manière très noisy et apocalyptique.

Rien d’exceptionnel dans l’ensemble, et on regrettera toujours que l’aspect ambient soit un peu trop cloisonné, et un peu facile parfois. Mais SPEKTR réussit toujours à créer une atmosphère bien suffocante et décharnée, ce qui est déjà nettement suffisant. Le duo n’est pas forcément le meilleur combo Black/Indus/Ambient de la planète, mais fait le job à merveille, et signe ici son meilleur album (de mon point de vue). Et surtout, Cypher s’offre quelques pièces de premier choix portées par les riffs saturés qui arrachent, sans tomber dans une violence à la BLACKLODGE. Les amateurs de pur Black Raw pourront à loisir zapper les interludes (au nombre de 4, plus l’outro) et apprécier les assauts métalliques de qualité de SPEKTR. Au bout, nous avons donc un bon album du genre, qui ne révolutionne rien (même si l’absence de chant est un choix osé) mais qui nous plonge avec une certaine réussite dans une ambiance négative, noire et un brin apocalyptique.

Bandcamp - 145 téléchargements


Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 13399




Auteur
Commentaire
homenucleonics
Membre enregistré
Posté le: 29/03/2013 à 18h09 - (106757)
Mon ressenti diffère quelque peu de la chronique. A mon sens une évolution significative par rapport aux précédents albums (je ne connais pas l'E.P) et un disque très abouti et jouissif. L'absence de chant est un pari osé et à mon sens incontestablement réussi. Un album très homogène, et, c'est très rare à mon sens, logique et cohérent d'un bout à l'autre. Les riffs s'imbriquent parfaitement dans les effets industriels que je trouve particulièrement évocateurs. Trop rarement entend on réellement cette noirceur dont se targue le métal extrême. On la ressent ici très nettement. Les "interludes" ne me semblent pas dispensables et participent de cette unité du disque. De plus un élément marquant n'est pas évoqué, qui est pourtant central: la basse. Son utilisation quasi éléctro (dans les sonorités) offre des moments de pur frisson, comme au cours de cette portion mémorable du morceau "cypher".

Une oeuvre pour moi tout à fait originale et mémorable, qui demande de très nombreuses écoutes (le jeu du batteur est absolument délectable, aventureux, jazzy tout en restant brutal et empreint de noirceur).

A mon sens un des tous meilleurs albums de ce début d'année, qui gardera je pense une très haute place dans mon palmarès personnel pour 2013 (au rythme où défilent les écoutes). De plus ce disque s'acclimate à toutes les humeurs (les miennes du moins).

J'attendrai la suite avec une impatience non feinte.

PS: les samples de voix, ce serait pas tiré de l'excellente série animée spawn de HBO? (et non l'ignoble merdasse des années 90...)

Blomkvist
Membre enregistré
Posté le: 29/03/2013 à 18h16 - (106758)
Excellent album.
Effectivement, la basse a un rôle déterminant et donne une impression très particulière de je ne sais quoi. Ça "groove" tout en étant assez étouffant dans le bon sens du terme.

"Le duo n’est pas forcément le meilleur combo Black/Indus/Ambient de la planète" : mouais, je ne connais pas beaucoup de groupe qui les dépassent en la matière... Je suis preneur sinon.



Billy
IP:62.34.248.181
Invité
Posté le: 01/04/2013 à 11h03 - (106773)
Blut aus nord et Rverence n'ont jamais été des groupes dissonants... Faut revoir la définition de ce mot svp...

th
IP:89.94.81.81
Invité
Posté le: 01/04/2013 à 11h47 - (106774)
MoRT n'est pas dissonant ? Très bon album sinon, bien meilleur que Mescalyne même si moins bon que NDE.

Blomkvist
Membre enregistré
Posté le: 01/04/2013 à 16h47 - (106777)
MoRT ou même TWWTG. Billy, faut revoir ta copie là !

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