Le Spearhead du jour est anglais. Après sa première démo en 2004, le groupe va enregistrer son premier album "Deathless Steel Command" l'année suivante. Suite à des soucis de business, la bête ne verra le jour en cassette qu'en janvier 2006, tout de même six mois avant le CD qui paraît chez Invictus en septembre. Au moment de cette rentrée scolaire, des archéologues découvrent au Mexique une plaque de pierre portant l'écriture hiéroglyphique des Olmèques, qui est la plus ancienne écriture connue d'Amérique. Mais cela n'a rien à voir avec cette chronique. Alors qu'en ce mois de septembre, une seconde démo de Spearhead intitulée "When the Pilars Fall" a vu le jour. Et aujourd'hui, le groupe vient de terminer l'enregistrement de son second opus en Pologne. Il est donc grand temps de parler du premier ("Deathless Steel Command", pour ceux qui auraient le buffer plein).

Spearhead pratique un black rentre-dedans mélangé avec du death old school, un peu à la Bolt Thrower énervé des premiers albums. Les élans death les plus lents me font penser aux sonorités cradingues des riffs d'Asphyx, ce qui est plutôt plaisant. C'est gras et ça colle aux doigts. Mais globalement, Spearhead aime la vitesse sur l'autoroute. Côté black, les Anglais restent dans des trémolos relativement traditionnels, blastés avec amour mais sans innovation. Restant très rythmique, le mélange entre les parties black et death s'opèrent naturellement.

Côté production, l'enregistrement a été réalisé à la maison, dans le Kent (le copain de Barbitt). Le batteur n'est pas parfaitement carré, mais seuls les allergiques à la moindre erreur en seront réellement gênés. Par contre, sa caisse claire ressort beaucoup dans le mix, à la manière d'une piccolo (un peu comme le batteur de Crystalium/Arkhon Infaustus, si vous voyez le truc qui fait poc). Etant donné son envie insatiable de bourriner la peau de la caisse claire, autant dire qu'on l'entend beaucoup. L'attention a tendance à se focaliser sur ce poc-poc très rapide lors des écoutes au casque. Pour le reste, les guitares grésillent dans les medium et la voix se trouve mise en retrait. Cela va probablement changer pour le second album qui sera mis en boîte au Hertz Studio (Crionics, Vader, Vesania, Hate, plein de trucs polonais à gros son). Les extraits MySpace, bien plus death, n'ont déjà pas grand-chose à voir avec cette première sortie.

Spearhead ne propose rien de bien neuf sous le soleil… heu, sous la pluie d'Angleterre. Si la demi-heure de l'album (pour dix titres) se laisse écouter, rien n'en ressort vraiment. Les adeptes d'une musique plus créative, dont je suis, resteront sur leur faim. Les amateurs de bourrinage pas si intempestif que ça accrocheront à un album comme il en sort pas mal.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 10184