Rivalry est un label incontournable pour tout amateur de hardcore qui se respecte : Allegiance, Another Breath, Killing The Dream, autant de groupes qui ont forgé la réputation du label californien. Cependant, malgré la tripotée d’excellents combos sous sa houlette, Rivalry m’a déçu sur ce coup-ci. Après un second disque de Verse plat, cet « Involution » ne m’a pas séduit à cause d’une impression on ne peut plus mauvaise pour un registre aussi énergique que le hardcore.

Durant l’album, l’auditeur est pris d’un désagréable sentiment : celui d’attendre pour rien. En effet, « Involution » est comme un avion cloué au sol, la sensation du plat absolu étant étouffante. Les compositions ne décollent jamais. Le rythme lent omniprésent couplé à des riffs parfois basiques ne donne pas au disque le cachet et l’impact escomptés.

Le titre « I Struggle » en est l’exemple le plus frappant. Le titre dure 1min25 et après une intro de 30 secondes, le morceau démarre mais sa lenteur pachydermique donne à l’auditeur un sentiment de perte de temps, soupirant en espérant une accélération ou tout du moins quelque chose qui se rapproche du hardcore. Le disque est court mais semble entièrement composé d’introductions de morceaux, sentiment très désagréable.

Malgré ce tableau négatif, deux titres arrivent à se rapprocher d’un hardcore rapide et sont même plutôt efficaces : « Dive » et « Focus ». Le groupe varie le rythme, accélère enfin la cadence et bénéficie d’une accroche remarquable. Cependant, il s’agit d’un rocher de plaisir perdu dans un océan d’ennui et ne sauve en rien « Involution ».

Là où Soul Control se démarque, c’est dans la certaine personnalisation des riffs. Si certains s’avèrent nazes (« I Struggle » en tête mais aussi « Dance Of Shadows » ou « Involution »), on ne peut que remarquer la certaine recherche dans les mélodies rencontrées dans certains titres : harmoniques, distortions, complexité dans les mélodies (différentes sonorités viennent contrarier un riff) rendant parfois l’ambiance étouffante, Soul Control est donc un groupe assez particulier dans la scène hardcore, surtout pour un label comme Rivalry qui prétend défendre les valeurs traditionnelles du hardcore.
La voix de Matt est particulière, assez rauque et criarde, me rappelle celle de Casey Chaos d’Amen. Quant à la production, rien de particulier à signaler : un son propre, limpide dont les guitares semblent s’extraire.

Au final, « Involution » est un disque qui n’a pas réussi à me séduire, faute à une absence d’accroche et à un style qui ne plaît pas.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 07/20 | Nb de lectures : 10068