Pour Soulgrind on peut définitivement parler d’un avant et d’un après Holy records. Le groupe n’étant vraiment sorti des tréfonds de l’underground finlandais qu’après sa signature sur le label français (je souhaite d’ailleurs bonne chance à ceux qui voudraient se procurer les premières oeuvres du groupe). L’album du jour est le septième dans la carrière groupe mais on préférera le considérer comme le quatrième pour le label Holy d’autant plus qu’il semble être un récapitulatif des trois albums précédents.
On retrouve donc la rudesse qui caractérisait « kalma », l’esprit Doom/pagan de « Elixir mystica », et les orchestrations Symphoniques qui apparaissaient sur « Into the dark Valley of Death ». C’est d’ailleurs sur ce dernier point que Soulgrind a fourni le plus d’efforts. Ce nouvel album est en effet beaucoup plus symphonique que ce à quoi le groupe nous avait habitué, les synthés se taillent une part considérable dans la création d’ambiances : nappes ou intro, notons toutefois que certaines mélodies ont un petit coté Gloomy grim (forcément). D’ailleurs les intros au piano, c’est bien connu, ont la faculté d’installer en peu de temps une atmosphère sombre, sur laquelle le groupe pourra embrayer avec son dark métal original. Cette incorporation massive d’orchestrations n’a cependant pas été faite au détriment de l’aspect métal, les rythmiques de plomb sont toujours là, l’alternance entre passage doom et d’autres plus thrash forme toujours l’ossature des titres avec parfois de légers emportements black : « flesh marionnette ». Comme pour le dernier Gloomy Grim, les compositeurs ont gardé à l’esprit que la recherche d’atmosphères ne devait pas atténuer l’efficacité des morceaux. Les titres sont donc toujours remplis d’une multitudes d’influences allant du heavy au black mais le groupe semble moins se disperser qu’à l’accoutumée à l’intérieur d’un même titre ce qui rend l’album plus facilement accessible à la première écoute. La production est d’ailleurs excellente et rend justice à la musique du groupe mettant autant en valeur les orchestrations que la puissance des guitares plus déterminées que jamais à se faire entendre. Le solo est d’ailleurs un exercice auquel le gratteux se livre à plusieurs reprise :«Red River » par exemple, sans toutefois en abuser.
« The origins of the paganblood » nous montre donc un Soulgrind à la fois métal et orchestral et certainement plus accessible. Par le passé Soulgrind avait tendance à proposer des titres opaques dans lesquels il était difficile de rentrer, sur cet album certains titres se révèlent très accrocheurs, l’introductif « the Valley » avec son refrain calibré sur mesure pour la voix de Lilith Whisper qui à force de le répéter vous l’imprimera dans la tête pour un bon moment et « The tree of life ». La dame sur cet album a fait bien plus que se teindre les cheveux en noir pour les photos promo, elle maîtrise mieux son chant tout en gardant ce timbre particulier qui la différencie de toutes les autres soprano/métallo chanteuses. Mais Soulgrind n’est pas un groupe à chanteuse, il ne faut pas oublier les gargouillements d’Azhemin qui sont largement représentés sur l’album. Et bien que symphonique sur ce disque, la musique reste quand même du Dark métal bien éloigné de ce que les groupes à chanteuse proposent. A noter que la première édition comportera un Dvd rempli de belles choses.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 15/20 | Nb de lectures : 11975