2 ans après un sympathique "The origins of the Paganblood", les Finlandais de SOULGRIND nous reviennent avec un nouvel album de dark/heavy/black intitulé "Pakana". D’emblée, le groupe s’inscrit dans la droite lignée d’un style auquel il s’est toujours identifié, un pagan metal relativement sombre inspiré des mythes et poèmes finlandais (notamment ceux de Eino Leino). "Pakana" signifie d’ailleurs littéralement pagan.

La particularité de SOULGRIND réside en partie dans les fréquentes interventions d’un chant féminin incarné par W. Lilith, pour la touche mélodique, alternant avec un chant black un peu plus représentatif de la musique relativement sombre du combo. En effet, il faut bien différencier SOULGRIND du reste des "groupes à chanteuse". Ce chant féminin, décalé car finalement très orienté pop-rock, n’est qu’un accessoire permettant aux Finlandais de rendre leurs compositions plus accessibles, car force est d’admettre que quelques passages de cet album sont relativement opaques. Suivre de bout en bout les 57min de "Pakana" n’est pas chose aisée. Cet album demande un effort constant à l’auditeur et je mentirais si je disais avoir pu écouter ce CD d’une traite sans jamais avoir zappé un morceau.

En fait, cette kronik est de celles qui posent problème à tout rédacteur : comment parler d’un groupe bourré de bonnes intentions, nous présentant une musique travaillée, aux arrangements plutôt bien foutus et à la production soignée, mais dont l’intérêt décroît à vitesse grand V à mesure que les titres défilent ? En bref, c’est un peu le même reproche que j’avais à formuler à l’encontre du précédent disque, cette impression que SOULGRIND se perd en tergiversations, sans aller droit à l’essentiel grâce à un certain nombre d’atouts qui pourraient marquer sa différence, notamment ce chant féminin qui dérangerait certainement moins s’il n’était pas utilisé de manière aussi systématique. Au final, ce n’est que mon humble avis, passés les premiers titres et mis à part quelques passages un peu plus accrocheurs (le très bon title-track "Pakana", chanté en finnois), je trouve cet album d’une grande monotonie.

La principale différence avec le précédent opus, c’est la présence beaucoup moins marquée des orchestrations symphoniques. Du moins, le mixage les favorise beaucoup moins, redonnant tout leur espace aux guitares, puissantes à souhait ! Par ailleurs, ces orchestrations font appel à des sons un peu plus modernes et synthétiques.
Mais dans l’ensemble, pas de révolution dans le style de SOULGRIND qui, en dépit d’un succès jusqu’ici confidentiel, ne changera pas son fusil d’épaule en cédant aux facilités offertes notamment par la voix de W. Lilith.

SOULGRIND semble avoir trouvé son style il y a déjà bien longtemps et ne déviera pas de cette voie. En résumé, ceux qui ont aimé les précédentes réalisations du groupe seront certainement comblés par cette nouvelle offrande, les autres n’iront pas au-delà des premières écoutes.


Rédigé par : Sentenced | 11,5/20 | Nb de lectures : 11167