Rien de neuf dans la maison Soulgrind. Remarquez, si vous me demandez, je vous répondrai que, depuis qu'ils font partie de l'écurie Holy, les petits cousins de Gloomy Grim n'ont jamais inscrit leur nom au grand livre des idées originales. Tout au plus peut-on reconnaître à cet album un penchant groovy et progressif plus affirmé encore que par le passé, ce qui tout bien pesé se marie très mal avec les quelques plans symphoniques affectés, jolis vestiges de la période dorée " Whitsongs " (c.f. par exemple " Lurid Circle ", " Beyond Good and Evil "). Pour le reste, " Into the Dark Vales of Death " est ni plus ni moins un " Kalma " opus III, ce qui implique que la sensation de déjà-vu déplorée sur " Elixir Mystica " frappe ici comme un uppercut en plein menton. C'est d'autant plus dommage que ce type de dark metal horrifique et bien tordu, paré de guitares acides et de percussions alambiquées, ne demande qu'à plaire (et Gloomy Grim ont eu la bonne idée de m'impressionner voilà deux ans avec leur " Life ? "). Mais bon ici on en est quand même rendu à un point de satiété où on dirait que Soulgrind ont enclenché le pilotage automatique et que, tels l'écolier flemmard laissant végéter ses ambitions devant " Loft Story " et la Playstation, ils se contentent éternellement de la mention " bien, peut mieux faire " sur leur bulletin de notes... Et puis bien sûr, comme c'est la coutume avec Soulgrind, les vocaux tendent à ruiner tout ou partie de l'impression positive. Le chant black " canard enroué " demeure intorchable et à chaque fois que Whisper Lilith l'ouvre, j'ai toujours autant envie de lui coller un chiffon imbibé d'essence dans la bouche et de jeter une allumette - rien de personnel, ses vocaux de garce post-adolescente sont sans aucun doute uniques, mais décidément trop crispants pour moi ! Enfin, la photo officielle du groupe démontre que, si les corpsepaints sont passés de mode, ce n'est pas une bénédiction pour tout le monde...


Rédigé par : Uriel | 11/20 | Nb de lectures : 9269