La scène black metal américaine n’est pas, et de loin, la plus en vue ni la plus prolifique, pourtant elle existe bel et bien et de temps à autre envoie un de ses rejetons en reconnaissance de l’autre côté de l’Atlantique. SOTHIS, issu de Los Angeles, a ainsi atterri chez Candlelight pour ce premier album longue durée après une démo en 2005 et deux ( !!) DVDs autoproduits en 2006 et 2007.

Sans surprise, « De Oppresso Liber » sonne très européen et s’inspire sans vergogne du black sympho de CRADLE OF FILTH et DIMMU BORGIR avec une touche de DEAD SILENT SLUMBER dans certaines parties lentes et dans le phrasé du chanteur. Que ceux qui honnissent le sympho ne se sauvent pas en courant pour autant, les claviers sont finalement assez discrets et soulignent les rythmiques plus qu’autre chose, l’ossature des compos étant la batterie mixée façon brutal death. Cela surprend un peu au début parce qu’on a l’impression de n’entendre qu’elle, mais finalement la prod est homogène et cela donne un certain caractère à cet album majoritairement brutal. On ne peut pas dire que l’album soit transcendant de bout en bout, mais un amateur et auditeur occasionnel y trouvera son compte : moins mou du gland que les derniers CRADLE, moins pompeux que les derniers DIMMU, il n’invente rien mais pallie son manque d’originalité par une exécution studieuse de recettes qui ont déjà prouvé leur efficacité.

SOTHIS ne chamboulera certainement pas le marché européen avec « De Oppresso Liber », les formations évoluant dans ce créneau étant déjà innombrables, mais il n’a pas non plus à (trop) pâlir de la comparaison avec les leaders du genre. Et puis bon point pour les Californiens, leur album est un vrai album de black et pas un de ces hybrides entre tout ce qui peut se faire d’un tant soit peu extrême et qui plaît tant à la jeune génération. Ne leur reste plus qu’à personnaliser un peu leur musique pour espérer percer.




Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 10497