SOROR DOLOROSA - Blind Scenes (Beneath Grey Skies/ Northern Silence/Season of Mist) - 11/07/2011 @ 09h58
Amis quadragénaires vous allez être contents, car vous allez pouvoir exhumer du placard vos oripeaux de corneille et votre perruque en véritable dessous de bras ! Mais peut-être avez-vous déjà été grignotés par les petits cochons comme votre idole Robert Smith et dans ce cas vous risquez fort d’être un peu boudinés dans ces vieilles étoffes de jais. Vous l’aurez compris la musique proposée aujourd’hui n’est point notre pitance habituelle puisqu’il s’agit de New Wave.

Formé en 2001, Soror nous vient de Toulouse et compte en son sein quelques sauvages connus de la sphère Metal. Ainsi le groupe est constitué d’Andy Julia, batteur et photographe pour un bon paquet de groupes de Black bien de chez nous comme Mutiilation, Celestia, Fornication, Peste Noire et dernièrement Darvulia (liste non exhaustive !) et des membres de Funerael. Après un split en 2005, le combo renaît de ses cendres en 2007 en sortant la démo au préalable avorté qui arborait une influence Death Rock/Gothic Rock. Après un nouveau jeu de chaises musicales, Andy passant de la batterie au chant, et quelques déconvenues, le groupe finit par signer sur une nouvelle branche de Northern grâce un petit coup de pouce de Neige (Alcest).

La première écoute fut un véritable bain de jouvence tant j’avais l’impression d’être redevenu ce pré-ado des « eighties » usant ses casettes de "Boys Don’t Cry", "Pornography" ou "Closer". C’est avec un plaisir non feint que mes oreilles accueillirent cette basse bien ronde bondissant tel un pendu au bout de sa corde. Dès la première mesure, on ne peut que penser à Cure avec cette fameuse ligne de basse à la fois dansante et hypnotique.

Même si la ressemblance est frappante, le groupe conserve une partie de ses influences originelles notamment via les vocaux graves qui rappellent plus volontiers l’élégance gothique d’un Sisters of Mercy que la déchéance traînante d’un Robert Smith. On repère aussi quelques intonations à la Ian Curtis et particulièrement lorsque Soror s’aventure sur des terres plus agressives, plus électriques dans les riffs. Cela n’empêche pas quelques accents plus plaintifs lors de "Damaged Dreamer" par exemple.

Par ailleurs, on aperçoit dans la musique aussi des nuances qui s’éloignent un peu de la New Wave. Ainsi, un clavier discret accompagne les compositions dans un style plus Gothique. De même, les structures bien qu’assez classiques déploient des velléités plus instrumentales lors de longs développements qui n’avaient pas vraiment cours il y a trente ans. De même, quelques trémolos plus Black/Shoegaze viennent illuminer certains passages. Autrement, deux titres sortent du lot, il y a d’abord le morceau titre qui œuvre dans Rock mélancolique quasiment desperados et puis, il y a cette conclusion s’échouant dans une lenteur lourde, sombre et funèbre.

Une fois passé le charme nostalgique de ces sonorités d’un autre temps, on ressent un léger désenchantement. En même temps et malgré l’expérience des participants, il s’agit d’un premier opus et de ce fait, on a parfois un peu de mal à véritablement discerner la personnalité du groupe au-delà des références. Une certaine linéarité hypnotique vient doucement mais sûrement nous bercer. La véritable difficulté de l’entreprise est que Soror s’arroge d’une certaine manière l’héritage le plus Pop de Cure sans réussir malheureusement à pondre les tubes qui vont avec.

Un premier essai agréable qui va probablement attirer comme des phalènes les vieilles corneilles mais qui malheureusement se montre un chouia trop redondant sur la longueur.
Sinon, on pointera l’excellente production made in Drudhenhaus ainsi que le très bel artwork inspiré par Klimt et réalisé par Metastazis.

http://www.sorordolorosa.com/ - 294 visite(s)

Retour dans les eighties! - 257 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 12/20 | Nb de lectures : 14903




Auteur
Commentaire
dimmu77
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2011 à 13h51 - (95461)
sacré retour vers le passé effectivement, les 3 morceaux écoutés sur leur site me donnent carrément envie d'acheter l'album :)



J.R.
IP:93.12.204.85
Invité
Posté le: 12/07/2011 à 13h51 - (95478)
Très bon, pure prod, porte certes ses influences en bandoulière, peu importe c'est un très bon disque.

Eazy-Ni
IP:126.192.48.153
Invité
Posté le: 13/07/2011 à 05h25 - (95490)
Si ces mecs ne laissent pas tomber au bout d'un album, on peut se dire que l'on a enfin trouver le successeur de Corpus Delicti !

DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 13/07/2011 à 09h13 - (95491)
Rahhh Corpus Delicti, bien vu Eazy-Ni!
D'ailleurs, si ça intéresse 2 anciens membres ont monté un combo dans une veine moins gothique mais plus cold rock/new wave nommé PressGangMetropol. Un 45T est paru il y a un peu plus d'un an.


Eazy-Ni
IP:123.108.237.247
Invité
Posté le: 14/07/2011 à 00h14 - (95518)
Pressgangmetropolu, je notes, je vais cheker cao.

Y avait CURTAIN aussi 10 ans en arriere, je me demande ou en sont ils depuis?

StefanoL
IP:31.6.71.136
Invité
Posté le: 21/11/2013 à 22h04 - (109989)
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RBD
Membre enregistré
Posté le: 21/04/2015 à 00h53 - (116545)
Du Goth Rock comme on n'en fait plus ! Sur cet album, les inspirations dominantes sont bien le Cure de la "trilogie noire", Joy Division et certainement The Chameleons également avec tous ces accords cristallins sur un chant clair, pur et tout aussi mélodique (qui vise évidemment Robert Smith...). Tel titre chasse aussi sur le terrain des Sisters, Bauhaus peut se deviner par moments mais SD reste néanmoins bien plus chaud et souple.

Le Drudenhaus s'était déjà aventuré dans des contrées avoisinantes avec Varsovie, mais SD parvient à sonner autrement, même la guitare rythmique, préservant ainsi la vraie différence entre leurs styles respectifs.

Une fois l'exercice de traque aux influences terminé, on passe un excellent moment dans une autre époque qu'on aimerait bien voir revivre avec plus de groupes comme ça. Ce premier essai se digère facilement (tout comme les albums de Cure, j'ai toujours trouvé). Si les morceaux ne sont pas aussi énormes que ceux des pères fondateurs on y revient avec plaisir.



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