Avec sa pochette arborant fièrement l'œil myxomatosé du professeur Sauron cher à Tolkien, je m'attendais à tomber sur du Old School. Et, je ne me suis pas trop fourvoyé puisque SORE évolue – ou plutôt crapahute – dans le Death de seconde division digne des heures les plus sombres des 90's. Un album patapouf sans grande envergure...

SORE est allemand et partage hélas tous les traits de caractère de la scène germanique: balourd, laborieux et vraiment flasque... Je sais, il existe quelques exceptions... Bref, on causera de ça plus tard, pour l'instant penchons nous sur SORE. Ces bougres font dans le Death Metal inefficace au possible qui patauge dans une eau croupie où flottent divers lambeaux de CANNIBAL CORPSE, FLESHCRAWL et DEBAUCHERY. Jusque-là, tout va bien. Mais le gros problème de cet album est qu'il ne dégage aucune rage, aucune puissance ni aucune force. Ca piétine, tourne en rond et ça brasse de l'air... Pas un pet de feeling un tant soit peu palpitant ne vient tirer de sa léthargie l'auditeur. En étant magnanime, on songe parfois à du GOREFEST assoupi. Douze titres s'étalent sur ce "Gruesome Pllowbook Tales", et si au début on ne prête pas trop attention aux lourdeurs qui jalonnent le disque, elles nous rattrapent vite. Une batterie faiblarde en pah-poum tralala qui se vautre sur des riffs éculés qui déglutissent tantôt des moshs parts qui ne feraient pas craquer une biscotte tantôt des plans vaguement Grind/Crust à l'inspiration châtrée... Et le redondant repompage CANNIBAL-ien teinté de GRAVE mou...
Je vais pas tourner autour du pot: on s'emmerde, or j'aime pas m'emmerder en écoutant de la musique, pas vous?

Ce groupe fondé par des membres de REMAIN, DEPRESSION, BEREAVED et KADAVERFICKER n'a – comme vous le constaterez – pas beaucoup d'atouts dans son jeu. Tout y sent le réchauffé. Qu'un groupe ne soit pas original, ça peut passer, mais qu'il soit dénué de la moindre once de groove, ça, c'est un peu plus délicat. Douze titres, et pas un seul qui se démarque. A part peut-être la reprise de DEPRESSION qui ne casse quand même pas quatre pattes à un canard... Et les vocaux? Pas mieux... le vocaliste a l'air plus fatigué que guttural et l'alternance entre grognements et hurlement porcins ne change pas la donne... affligeante.

Un album vraiment bas de gamme bénéficiant d'une prod' sans relief. Le seul moment de bonheur que vous connaîtrez avec "Gruesome Pillowbook Tales" sera lorsque vous éjecterez le disque de votre platine.


Rédigé par : Cobra Commander | 07/20 | Nb de lectures : 10989