Quand le Necro-chat-gist n’est pas là, les souris dansent.
Et nombreuses sont les brutes aux doigts habiles, qui trustent les l’actualité du Death Metal à connotation technique, ces dernières années.
SPAWN OF POSSESSION en tête d’affiche, OBSCURA en Outsider talentueux, THE FACELESS en suiveur.

Il faudra désormais compter avec SOPHICIDE. Ce jeune ‘groupe’ allemand fait partie de ces jeunes loups, avides de reconnaissances, et qui, surtout, proposent une musique particulièrement inspirée et intéressante. Si tant est qu’on puisse réellement parler de groupe...

Car "Perdition of the sublime", c’est l’histoire d’un jeune mélomane talentueux, Adam Laszlo, qui, à 23 ans à peine, démontre une aptitude musicale indéniable. Qui, après une première démo remarquée et démonstrative, sort son premier opus, d’une maturité indéniable.
"Perdition of the sublime", c’est un album à la fois classique et classieux. D’une puissance et d’une efficacité réelles.
Sans remettre en cause les codes du genre, SOPHICIDE se joue pourtant de la facilité, et nous propose quelque chose de classique mais brutalement accrocheur.

Non exempt de petites erreurs de parcours, ou de choix artistiques parfois télescopés, "Perdition of the sublime" est plutôt une réussite, qui synthétise avec vigueur les principaux atouts des groupes phares de cette scène.
SOPHICIDE joue du Brutal Death à la fois progressif et technique. Il le fait intelligemment, avec justement une approche plutôt progressive. Mais, et c’est là que je me suis fait réellement séduire, la brutalité n’est jamais omise.
Un peu comme si les gaillards d’Obscura réinterprétaient ‘Onset of Putrefaction’ à leur façon, mais en lui adjoignant un côté plus moderne.

Moderne ? Non, n’allez pas croire que je fais référence au DeathCore, et ce genre de truc. Mais des pointes de modernisme à la THE FACELESS jaillissent par instant. Tendance d’ouverture stylistique portée également par de rares incursions de polyrythmie, signe des temps qui changent, reflet d’une jeunesse métallique qui s’ouvre aux styles musicaux, sans préjugé et en toute simplicité.

"Perdition of the sublime" symbolise cette tendance, et reflète les goûts et envies d'Adam. Il suinte de cette ouverture à d’autres styles récents, tout en restant profondément ancré dans le Brutal Death classique. "Perdition of the sublime" porte en lui cette mixité musicale, qui séduit et repousse. Tout en demeurant marqué au fer rouge par les coups d’éclats de la bande à Muhammed Suiçmez.

Indéniablement inspirée de ses grands frères cités plus haut, SOPHICIDE n’est, pourtant, pas un simple suiveur. A la fois d’une efficacité redoutable et d’une inventivité appréciable, il devrait satisfaire les amateurs de brutalité calculée, de technicité maitrisée et de mélodies savamment distillées. Les rares influences Thrash apportent ce supplément mélodieux et racé, qui fait souvent défaut avec le Brutal basique.
Et même en dépit de quelques passages ratés (breakdown animiques, changements de tempo parfois trop syncopé), même en dépit d'un son de B.A.R. aléatoire, l’appréciation globale est satisfaisante, et le plaisir présent.

Suffisant pour patienter avant que Necrophagist daigne nous donner de la chair fraiche à dévorer, en tout cas !
Une excellente découverte, et, sans nul doute, un jeune gaillard talentueux à suivre de très près ...


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14.5/20 | Nb de lectures : 12727