Quel plaisir de voir les Allemands de Sonic Reign revenir avec son premier album. Le duo teuton m'avait quelque peu laissé sur ma faim avec son précédent mini promotionnel "The Decline Portrait" (kro ici même), mais on sentait qu'ils pouvaient faire quelque chose de plus grand. Le dernier titre bonus, version pré-masterisée de "Raw Dark Pure", laissait même présager du meilleur pour la suite. Et depuis ce mini, nos cousins germains ont monté leur propre structure Sovereignty Productions dont la première sortie n'est autre qu'un album au titre assez trompeur.

"Raw Dark Pure". Vous vous attendez à du truisme à tous les étages. Que nenni, voire même plutôt l'inverse. Sonic Reign continue de creuser sa voie dans un black froid, blindé de riffs thrashy et de parties rapides. On peut mélodiquement rapprocher les huit compositions du travail de Negator ou Helrunar ("To Rebel and to Fail"). Mais l'influence principale de Satyricon époque "Volcano" reste plus que palpable pendant 40 minutes, autant dans la teneur des riffs alambiqués, dans les rythmiques volontairement bancales ou dans les vocaux. Le duo ne délaisse pas les ambiances mais privilégie la mise en place efficace de rythmiques incisives et métronomiques. Il a globalement gagné en vitesse et a mûri ses enchaînements pour proposer un album cohérent et rythmiquement très prenant, un coup de patte qui laisse une belle marque rouge sur la fesse. Comme son glorieux aîné norvégien qu'il est à la limite de plagier souvent, Sonic Reign n'hésite pas à plomber des parties pour ambiancer son propos ("Fucked up but Glorious", "The Martyr Urge").

Enregistré à la maison et masterisé par l'incontournable Markus Stock (Empyrium, souvenez-vous) dans son antre du Klangschmiede Studio E, "Raw Dark Pure" dispose d'un son clinique, héritage de l'influence citée plus haut. Mais cette froideur et cette netteté volontaires collent parfaitement au style moderne du groupe, comme elle colle au black/thrash d'un Keep of Kalessin. Les guitares rythmiques ou les leads sont parfaitement audibles, jusque dans la moindre attaque de double croche. La basse ronronne entre la six-cordes et une batterie triggée mais puissante. Et surtout rapide. Tutoyant sans honte le modèle Frost, les parties de double de Sebastian Schneider sont par moments à la limite de l'ultra-vitesse ("Reminiscence of Imperial Wrath", un régal). Le bretteur germain livre une prestation sans faille, à l'image du reste de l'instrumentation. Comme dirait mon collègue reptilien, "ce stuff claque", armé d'un son "grosseu patateu". Je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille aux quatre extraits sur le site du groupe.

Si vous adorez le black froid et technique à la Satyricon, cet opus est taillé pour se loger dans votre discothèque. Pour ma part, "Raw Dark Pure" est une valeur sûre que je recommande aux amateurs de vitesse sur l'Autobahn. Même si je suis assez fan du genre, il faudra toutefois que Sonic Reign se détache un peu plus de Satyricon pour terminer de convaincre...

Pour commander (et vous n'avez pas le choix, nom di diou), adressez-vous directement au groupe sur son site officiel, Sovereignty Productions n'ayant pas encore de distributeur. Order now!!


Rédigé par : Prince de Lu | 16/20 | Nb de lectures : 14747