Inspiré et motivé, Sonata Arctica l’a incontestablement été pour sortir un nouvel album moins d’un an et demi après Winterheart’s Guild. Malheureusement, Tony Kakko et ses amis n’ont pas été assez rapides pour sortir l’album avant que Nightwish ne parte en tournée aux Etats-Unis. Ils devront donc se contenter d’accompagner leurs compatriotes sur leur tournée européenne de cet automne. Avant cela, vous aurez eu le temps d’apprendre par cœur les textes des dix nouvelles chansons qui figurent sur Reckoning Night. Vous ne devriez pas éprouver trop de difficultés pour le débit de paroles car le tempo des compos s’est encore un peu ralenti par rapport au précédent album. Si quelques compositions rapides sont bien présentes (« Misplaced », « Ain’t Your Fairytale », « My Selene », « Wildfire » et « Don’t Say A Word »), celles-ci sont passées à la vitesse inférieure. Un choix commandé au groupe par la nécessité de se renouveler. Les autres morceaux oscillent entre tempo lent propre aux balades (une partie de « White Pearl, Black Ocean », « Shamandalie », l’instru « Reckoning Day, Reckoning Night ») et mid-tempo soutenu (le reste de « White Pearl… », « The Boy Who Wanted To Be A Real Puppet » et « Blinded No More »). Quelques bonnes idées illuminent une partie des compositions, dont « Wildfire », heavy à souhait, « Blinded No More », fort en chœurs et en émotions ou encore « Shamandalie ». Le reste semble un peu fade par rapport aux créations passées de Sonata Arctica. Les trop prévisibles « Ain’t Your Fairytale » et « My Selene » font pâle figure à côté du souvenir de « Kingdom For A Heart », « Replica », « Last Drop Falls » ou même « Broken » sur le précédent opus. Saluons tout de même l’énorme travail réalisé sur les chœurs. Puissants et graves, ils donnent aux morceaux une portée dramatique et sombre vraiment bienvenue. « Misplaced » est notamment rehaussé par ces chœurs grandioses qui ne sont d’ailleurs pas sans évoquer Nightwish. « Wildfire » et « White Pearl, Black Ocean » en profitent aussi et d’une façon générale, les couplets sont doublés. Tony Kakko (qui a définitivement mué !) a pu se concentrer sur le chant car c’est Henrik Klingenberg qui s’est collé à l’enregistrement des claviers. Il est vrai que cela donne de l’envergure aux chansons, mais cela reste insuffisant sur quelques unes. La production donne quant à elle une impression de naturel et de chaleur qui convient parfaitement à l’atmosphère pesante et sombre de Reckoning Night. Le tout reste plus qu’acceptable.


Rédigé par : Nadège Goutouly | 14/20 | Nb de lectures : 10165