Une interview de Steve Meseley dispo dans ces mêmes colonnes m'a éclairé sur le pourquoi du comment de cet album annoncé depuis trois ans. Se sont en fait de récurrents problèmes de line-up qui ont contraint le groupe à repousser l'enregistrement de cet album alors que le groupe n'avait jamais vraiment cessé ces activités depuis la sortie de "Adagio" en 1998. C'est donc en compagnie de James Martin et Steve Nichols qui viennent compléter un line-up enfin stable que nous revient SOLITUDE AETURNUS, l'un des groupes piliers de la scène doom traditionnelle.

Huit longues années depuis le précédent album, de nombreux changements de line-up dont un passage de la basse à la guitare pour Steve Moseley, on aurait pu craindre que l'esprit du groupe soit un peu parti en fumée et que la magie ne soit plus au rendez-vous mais il n'en est rien. Steve Moseley et John Perez, les deux guitaristes, responsable de l'écriture des titres de cet album nous ont pondu une tripotée de riffs et de mélodies dans la plus pure tradition SOLITUDE AETURNUSienne. L'album commence cependant assez timidement avec un "Scent of death" un peu redondant et un poil longuet avec ses presque dix minutes mais la suite est du meilleur millésime: pas de souci la cuvée SOLITUDE AETURNUS 2006 est très bonne. A l'écoute de ce skeud, des flopées de mélodies envoûtantes, de riffs rageurs et de soli dégoulinants de feeling vous emporteront dans le monde de SOLITUDE AETURNUS, un monde qui, comme chez beaucoup de groupes de doom traditionnel (et c'est une des nombreuses raisons qui me font vénérer ce genre musical), est totalement intemporel, loin de toutes les modes, du son et des producteurs du moment. Robert Lowe, fidèle au poste est plus que jamais en verve sur cet album, il exploite, comme à son habitude, toutes les facettes de son registre, énergique ou intimiste, toujours avec le même brio et la même sincérité poignante. Il sait monter dans les aigus sans pour autant donner dans le lyrique. La production est vraiment très bonne, claire et puissante, parfaitement adaptée à la musique du groupe.

Alors, bien sûr, on pourra objecter que cet album ne vaut pas un "Through the darkest hour", qu'il n'est pas le meilleur du groupe, mais peu importe, SOLITUDE AETURNUS est enfin de retour, avec un bon album, tel qu'on l'attendait, et on ne peut que s'en réjouir, d'autant que ce retour va s'accompagner d'une tournée européenne qui (on peut toujours rêver...) passera peut-être pas très loin de chez nous. A noter: l'album existe en version digipack limitée avec un bonus track.


Rédigé par : Sheb | 15/20 | Nb de lectures : 13867