En 2010 Soilwork fait son grand retour discographique après trois ans de silence suite à la sortie du contrasté "Sworn To A Great Divide" en 2007. Depuis beaucoup de choses ont évolué du côté de la formation suédoise.

Le duo de guitariste de l'album précédent - à savoir Daniel Antonsson et Ola Frenning - a quitté le navire et se voit aujourd'hui remplacé par la paire Sylvain Coudret (ex-Scarve)/Peter Wichers, ce dernier faisant son grand comeback au sein d'une formation qu'il avait quitté en décembre 2005, épuisé par les tournées incessantes. D'une façon similaire le chanteur Björn "Speed" Strid a limité au strict minimum ses participations à ses projets parallèles (Terror 2000, ColdSeed, Disarmonia Mundi), ne faisant que quelques rares apparitions en tant que guests sur quelques opus. Soilwork est redevenu la priorité de l'ensemble des membres du groupe qui a également décidé de se prendre en main au niveau du management pour mieux maîtriser sa carrière... et mieux se concentrer sur sa musique (?).

L'objectif premier de "The Panic Broadcast" est de devoir satisfaire les fans de Soilwork assoiffés par 3 longues années d'attente. Disons le clairement, cet objectif est facilement réussi sur ce 8ème opus. On y retrouve ainsi fort logiquement l’ensemble des éléments qui caractérisent la personnalité musicale du groupe depuis ses débuts.

Ce nouveau disque débute par le titre le plus agressif et violent que le groupe ait composé depuis "A Predator's Portrait" (2001). "Late For The Kill, Early For The Slaughter" déboule à pleine vitesse propulsé par la locomotive Dirk Verbeuren à coups de blastbeats ravageurs. L'intensité du chant de Speed Strid accompagne des riffs thrash "in your face" pour un début en fanfare. "Two Lives Worth Of Reckoning" poursuit dans cette voie assez agressive même si la cadence est légèrement moins soutenue. Soilwork reprend ensuite un style mélodique plus proche de ses dernières réalisations via les chansons "Deliverance is Mine" et "The Thrill", des titres néanmoins plus techniques et travaillés, où les refrains en voix claire de Speed Strid se nichent du premier coup dans votre mémoire.

"Night Comes Clean" et "Epitome" s'imposent comme des compos mid tempos permettant à Speed Strid de démontrer tout l'étendue de ses capacités multiples et complètement bluffantes en voix claire. Il a encore progressé dans ses parties chantées en s'appropriant un répertoire supplémentaire. "King Of The Threshold" redonne un coup de boost au cœur de l’album par quelques accélérations fracassantes mais également par ses leads fluides, lumineux et soignés. "Enter Dog Of Pavlov" et sa longue introduction mélodique évoque les travaux de Devin Townsend avant de céder la place à une structure plus classique.

Si vous trouviez Soilwork trop commercial ou mélodique et espériez un retour vers le speed thrash de "The Chainheart Machine", vous devez être de ceux qui faisait confiance à Raymond Domenech quand il disait que la France remporterait la Coupe du Monde 2010.

"The Panic Broadcast" possède toujours cette "Soilwork Touch" avec cet aspect terriblement catchy au niveau de refrains (un peu comme Killswitch Engage), certains y trouveront un côté "soupe populaire", j'y trouve au contraire tout le talent de la formation. Cet opus s'impose comme un album offrant une grande diversité à travers des compositions dynamiques et variées. Il s’agit indéniablement de la meilleure sortie des Suédois depuis "Natural Born Chaos".


Rédigé par : VsGreg | 17/20 | Nb de lectures : 19189