Le leader de ce jeune groupe n'est autre qu'un certain Matt Zane. De ce que j'ai pu entendre de ce type, la musique n'est pas vraiment son activité principale. En effet, il semblerait qu'il soit à la tête d'une sorte d'empire du porno aux Etats-Unis et ce ne sont pas les infamantes vidéos fournies sur le CD qui me contrediront. Ce premier album sorti sur Earache nous présente un metal moderne, très porté sur l'industriel, fourmillant de samples et d'arrangements électroniques. Si certains titres font penser au Ministry le plus enlevé ("Hate", "No one"), d'autres sont plus proches d'un Marilyn Manson ("Fornicate", "Nothing", "I don't care"), d'un Nine Inch Nails ("All you want", "Me") voire même de Coal Chamber ("Everyone dies", "Lie") ou d'un Alice in Chains des débuts ("Kill Myself"). Toutes ces références ont été digérées pour aboutir à un album typiquement américain, même si le choix d'un label anglais est assez étonnant. La production est bien évidemment très bonne mais les tripotages sonores très nombreux, les arrangements électros à foison ne plairont pas au métalleux de base. De plus, si le premier single "Nothing" fait mouche et quelques titres agréables émergent comme "Me" et sa sympathique rythmique industrielle ou le sautillant "Hate", l'impression de déjà-entendu est vraiment trop audible pour faire de ce disque une référence. La plupart des morceaux sont vraiment basés sur des structures trop simplistes pour accrocher à long terme et je reste persuadé que le cap des 3-4 écoutes ne pourra pas être franchi sans crise de baillements. C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé et l'envie irrémédiable de passer à autre chose s'est faite trop insistante. D'ailleurs, l'album ne dure que 30 petites minutes, ce qui n'est pas habituel pour le style. Les titres sont dans l'ensemble trop courts pour être développés correctement et l'éternelle litanie couplet-refrain-couplet-refrain est trop téléphonée pour accrocher. Pourtant ce n'est pas un mauvais disque mais il manque cruellement d'âme. Je dirais même qu'il est carrément trop sérieux aux vues des sujets évoqués et un peu plus de délire aurait été le bienvenu. Les jeunes adeptes de métal industriel pourront toujours essayer Society 1, je pense que ça devrait leur plaire. Mais quiconque a un soupçon d'expérience dans le domaine ne pourra s'empêcher de penser qu'il y a beaucoup mieux ailleurs. Dommage.


Rédigé par : Loufi | 11/20 | Nb de lectures : 6898