Je connaissais Tilo Wolff comme leader de LACRIMOSA, groupe allemand (établi en Suisse depuis un bon moment maintenant) qui depuis une bonne quinzaine d'années maintenant mêle adroitement gothic, metal et orchestrations classiques. J'ignorais cependant que, pour occuper ses heures perdues, notre homme avait monté en 2004, SNAKE SKIN, un autre projet. "Music for the lost", le premier album du groupe n'est jamais arrivé jusqu'à mes oreilles et c'est donc avec ce "Canta'tronic" que je découvre le groupe.

Le titre de l'album est aussi explicite qu'il en a l'air et résume bien ce à quoi l'auditeur est en droit de s'attendre en écoutant ce skeud: une musique électronique sur laquelle vient s'exprimer une chanteuse lyrique. Que les fans de LACRIMOSA ne s'attendent pas à une version bis du projet principal de Tilo Wolff, ils en seront pour leurs frais. La musique de SNAKE SKIN est totalement électronique, pas la moindre trace ici de guitares, batterie, violon, piano ou de tout autre "vrai" instrument que l'on est habitué à entendre sur les albums au clown triste. Au même titre que LACRIMOSA est trop métal pour être catalogué dans le goth et trop goth pour appartenir à la scène métal, SNAKESKIN n'est pas vraiment facilement classable. La musique est certes très électronique, parfois même très rythmée (comme par exemple sur le titre "Mortal life") mais même là, on ne peut se résoudre à la mettre dans le même panier que les autres groupes EBM ou dark electro d'autant que l'album est très varié au niveau des ambiances et des tempos. Les titres les plus énergiques sur lesquels chante Kerstin Doelle ne m'ont pas vraiment convaincus. "Etterna" qui ouvre l'album et qui semble être l'un des titres majeurs de l'album puisque deux versions remixes figurent en bonus tracks, est selon moi beaucoup trop indigeste. On dirait du NIGHTWISH à la sauce electro. Le chant n'est pas en cause, Kerstin Doelle n'est pas la première venue, elle dispose d'une solide expérience dans le classique et ce genre d'expérience doit être plutôt facile pour elle. Non là n'est pas le problème, c'est juste que ce titre est kitsch que ce soit au niveau de la rythmique et surtout de la musique qui sonne (sans doute volontairement) beaucoup trop cheap à mon goût. Heureusement pour moi, dès "Stonecoldhands", le second titre, Tillo reprend le micro sur un titre plus lent, sombre et moins guilleret. On reconnaît, malgré le petit effet sur la voix, son timbre et son style si particuliers. On enchaîne ensuite avec "Bite me" un autre titre dont une version remixée figure en bonus track où nos deux protagonistes se partagent le chant: toujours dans son registre lyrique pour Kerstin et dans une version dark electro trafiquée et agressive pour Tillo. Ce titre est comme le premier très rythmé et destiné à enflammer les dancefloors. Vient ensuite "LA force" un titre qui met encore en valeur le chant de notre diva, sur un titre lent que je trouve beaucoup plus intéressant et digeste. La suite de l'album est au diapason du début, elle alterne titres lents et titres plus rythmés. Le chant y est principalement féminin, mais Tillo assure également sa part de travail. L'album se termine comme je l'ai dit sur trois remixes de deux des titres que j'ai le moins aimés sur cet album. Je ne m'y attarderai donc pas.

Ca fait déjà un moment que je ne m'intéresse plus aux albums de LACRIMOSA. Ce n'est pas vraiment avec cet album, que je risque de m'y pencher de nouveau. Ce "Canta'tronic" est néanmoins un album intéressant qui devrait plaire aux fans de chant lyrique et d'électro et également aux fans de LACRIMOSA qui ne manqueront pas de retrouver ici la patte du sieur Wolff.


Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 13042